Hanging a Poem on a Cherry Tree, Ishikawa Toyonobu University of Michigan Museum of Art (source) |
Mésologie du haïku
Augustin BERQUE
Extrait :
"La première édition du Petit Larousse (1906) ignore le haïku (haiku 俳句). Celle de 2001 le définit comme « Petit poème japonais constitué d’un verset de 17 syllabes ». Le plus littéraire de nos grands dictionnaires, le Dictionnaire culturel en langue française d’Alain Rey (Le Robert, 2005, 5 vol.), le définit comme « Poème classique japonais de trois vers issu de la strophe nommée haïkaï, dont le premier et le troisième sont pentasyllabiques, le deuxième heptasyllabique (5-7-5, soit 17 syllabes) », et lui consacre en outre un encadré de deux demi-pages, où l’on peut lire entre autres que le haïku « condense une perception fugitive du monde sensible », où « derrière l’apparente facilité et la spontanéité se cachent une rigueur formelle et une thématique très codifiée, où alternent et se mêlent notations sur la nature, les saisons, les travaux et les jours, les sentiments.
(...)
Du point de vue mésologique, il est significatif que l’ascendance du haïku le rattache au poème en chaîne (renga 連歌). Cette forme poétique illustre en effet l’accent que la culture japonaise a mis sur l’intersubjectivité, autrement dit sur la médiance, ce moment structurel corps animal / corps médial."
"La première édition du Petit Larousse (1906) ignore le haïku (haiku 俳句). Celle de 2001 le définit comme « Petit poème japonais constitué d’un verset de 17 syllabes ». Le plus littéraire de nos grands dictionnaires, le Dictionnaire culturel en langue française d’Alain Rey (Le Robert, 2005, 5 vol.), le définit comme « Poème classique japonais de trois vers issu de la strophe nommée haïkaï, dont le premier et le troisième sont pentasyllabiques, le deuxième heptasyllabique (5-7-5, soit 17 syllabes) », et lui consacre en outre un encadré de deux demi-pages, où l’on peut lire entre autres que le haïku « condense une perception fugitive du monde sensible », où « derrière l’apparente facilité et la spontanéité se cachent une rigueur formelle et une thématique très codifiée, où alternent et se mêlent notations sur la nature, les saisons, les travaux et les jours, les sentiments.
(...)
Du point de vue mésologique, il est significatif que l’ascendance du haïku le rattache au poème en chaîne (renga 連歌). Cette forme poétique illustre en effet l’accent que la culture japonaise a mis sur l’intersubjectivité, autrement dit sur la médiance, ce moment structurel corps animal / corps médial."