Première de couverture de l'édition originale
allemande publiée en 1934 de
Milieu animal et milieu humain
(source)
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L'effet Uexküll
(Merleau-Ponty, Canguilhem, Simondon)
Victor Petit
Résumé : Dans un article des Cahiers de Simondon, n°1 (2009), nous méditions l’héritage d’Uexküll, avec les yeux de Simondon, à partir d’une triple distinction qui définissait selon nous le vivant : individu/système (machine) ; rapport/relation ; environnement/milieu. Dresser la liste des personnes qui ont, à leur manière, distingué le rapport physique d’un système à son environnement de la relation biologique d’un individu à son milieu, s’avèrerait être une tâche délicate, puisque cette distinction s’ancre dans l’éthologie et la psychologie animale, aussi bien que dans la psychologie médicale, aussi bien que dans la phénoménologie du vivant et la philosophie de la biologie, etc. Cette distinction est, selon nous, une autre manière de dire l’effet Uexküll. Avant de méditer cet effet chez trois philosophes contemporains et amis (Merleau-Ponty, Canguilhem, Simondon : partie 3), nous resituerons le milieu d’Uexküll historiquement, pour mieux saisir la philosophie du milieu (partie 1), avant de préciser de quoi sa mésologie de la perception est fondatrice (partie 2).
De l’héritage philosophique d’Uexküll, nous ne dirons cependant presque rien. Et son héritage n’est pas tant ici explicite qu’implicite. Certes Merleau-Ponty, Canguilhem et, à moindre égard, Simondon, disent explicitement l’importance d’Uexküll, mais ils ne l’étudient pas de près – sauf dans les cours sur la nature (1957-1958) de Merleau-Ponty. Si nous pouvons parler d’ « effet Uexküll » cependant, c’est que le couplage dynamique de l’être et du milieu qui est au fondement de leur philosophie n’est pas compréhensible sans l’héritage d’Uexküll. Cet héritage pose des questions philosophiques qui sont autant de chantiers mésologiques ; et l’un des chantiers les plus difficiles nous semble celui de préciser le rôle et le statut du « milieu technique » (partie 4).
De l’héritage philosophique d’Uexküll, nous ne dirons cependant presque rien. Et son héritage n’est pas tant ici explicite qu’implicite. Certes Merleau-Ponty, Canguilhem et, à moindre égard, Simondon, disent explicitement l’importance d’Uexküll, mais ils ne l’étudient pas de près – sauf dans les cours sur la nature (1957-1958) de Merleau-Ponty. Si nous pouvons parler d’ « effet Uexküll » cependant, c’est que le couplage dynamique de l’être et du milieu qui est au fondement de leur philosophie n’est pas compréhensible sans l’héritage d’Uexküll. Cet héritage pose des questions philosophiques qui sont autant de chantiers mésologiques ; et l’un des chantiers les plus difficiles nous semble celui de préciser le rôle et le statut du « milieu technique » (partie 4).