Gala Eluard, Max Ernst, 1924 (source) |
Gestalt, perception et relation au monde
Perrine Michon
L’enjeu de cette intervention est d’interroger l’approche originale des relations organisme-environnement proposée par la gestalt-thérapie, courant né aux Etats-Unis dans les années 1950, fondé par Fritz Perls, s’inspirant de la psychanalyse, de la phénoménologie et de l’existentialisme, et qui cherche à éclairer le mouvement de rencontre, de contact entre l’organisme et son environnement. Résolument inscrite dans une optique sensible et dynamique, qui privilégie le ressenti et la perception corporelle, la gestalt s’intéresse aux processus par lesquels les formes se construisent et se déconstruisent (de « gestalten », mettre en forme, donner une signification) à l’occasion du contact entre l’organisme et l’environnement. Une « gestalt » serait ainsi une forme structurée, complète, qui émerge, dans un « champ », et sur un fond et prend un sens pour le sujet qui perçoit. Cette approche sort de la description habituelle d’un sujet dans son environnement pour mettre en lumière le processus d’interrelation, ce qui se passe entre le sujet et son environnement. Elle abandonne le schéma classique et statique, de la séparation entre l’interne et l’externe, entre moi et autrui pour s’intéresser aux dysfonctionnements du contact, aux mécanismes de régulation mis en place et à l’ajustement permanent entre un individu et son environnement.