mercredi 27 avril 2016

Vers une renaissance du pays natal / NHK

Twelve Views of the Japan Alps, "Mt. Hodaka" (YOSHIDA Hiroshi, 1926) 
Fukuoka Art Museum

Vers une renaissance du pays natal

Dialogues avec
la mésologie d'Augustin Berque

NHK制作「ふるさと創生のフロンティをめざして〜オギュスタン・ベルク「環世界学」との対話」

NHK et Augustin Berque

Ce documentaire  a été tourné au Japon en octobre dernier, d'abord au Chikyûken 地球研 (l'abréviation courante de 総合地球環境研究所, l'Institut de recherches sur l'environnement terrestre, à Kyôto ; en anglais le RIHN, Research Institute on Humanity and Nature) ; puis à Kesennuma et dans ses environs, sur la côte du Sanriku dévastée par le tsunami du 11 mars 2011 ; puis à Echigo Tsumari et dans les environs, dans une région du Japon de l'Envers (le versant ouest) affectée par le dépeuplement, mais où l'on a tenté une expérience de revitalisation par l'art (une triennale inaugurée en 2000, et dont la dernière a eu lieu en 2015, où des artistes du monde entier sont invités à créer une oeuvre sur un thème de leur choix, dans un lieu qu'ils choisissent eux-mêmes) ; puis à Tôkyô, dans un quartier qui s'est rebaptisé Yanesen, et où les habitants, emmenés par une écrivaine, MORI Mayumi (qui a créé le nouveau toponyme Yanesen, à partir des noms de quartier officiels Yanaka, Nezu, Sendagi), ont pris en main leur propre urbanisme. 
Augustin Berque

jeudi 7 avril 2016

Appel à communications

Hand of Stone, huile sur toile, 2016, 35 x 27 cm
Suzanne Jalenques (c) (courtesy pour Mésologiques)

Appel à communications 

Séminaire Mésologiques 2016-2017


            Pour l’année 2016-2017 (novembre-juin), le séminaire de l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales, Paris) « Mésologiques » aura pour thème La genèse des milieux humains : anthropisation, humanisation, hominisation. Cet intitulé fait allusion à la thèse mise en avant par André Leroi-Gourhan, dans Le Geste et la parole (1964), au sujet de l’émergence de notre espèce, Homo sapiens. Par « anthropisation », entendons la transformation physique de l’environnement terrestre sous l’effet des systèmes techniques de l’humanité ; par « humanisation », sa transformation sémantique sous l’effet de nos systèmes symboliques ; et par « hominisation », l’effet en retour de ces transformations sur celle de l’animal en humain.
            Sans l’invoquer, cette thèse était l’illustration même du propos de la mésologie contemporaine, telle que l’ont fondée l’Umweltlehre d’Uexküll et le fûdoron 風土論 de Watsuji ; à savoir le couplage dynamique de tout être vivant (Uexküll), humain en particulier (Watsuji), avec le milieu singulier (Umwelt, fûdo 風土) qui lui est propre en tant que sujet, et qui ne doit donc pas être confondu avec l’environnement universel (Umgebung, kankyô 環境) que, de son point de vue transcendantal (le « regard de nulle part »), considère la science moderne – en l’occurrence l’écologie, qui est une science de l’environnement et non, comme la mésologie, une science des milieux, autrement dit une éco-phénoménologie et une bioherméneutique. L’objet central de la mésologie n’est pas l’environnement, c’est le couplage dynamique de l’être et de son milieu propre – cela qu’Uexküll a nommé le « contre-assemblage » (Gegengefüge) de l’animal et de son milieu, et Watsuji la « médiance » (fûdosei 風土性), qu’il a définie comme « le moment structurel de l’existence humaine » (ningen sonzai no kôzô keiki 人間存在の構造契機).