Les quatre séminaires ont tourné autour de la même question de fond : comment la vie articule-t-elle, dans les milieux humains, la matière et l’esprit ? Dans le séminaire principal (« La poétique de la Terre »), cette question était posée plus particulièrement sous le rapport de l’histoire naturelle (l’évolution) et de l’histoire humaine. L’un des thèmes abordés, celui des degrés ontologiques de la subjectité (entre la conscience individuelle, où celle-ci est maximale, et la matière, où elle est nulle ou en tout cas négligeable à l’échelle humaine, il y a tout l’étagement du vivant), a conduit à s’intéresser à l’œuvre du naturaliste japonais IMANISHI Kinji, et plus particulièrement à son ouvrage Shutaisei no shinkaron (La subjectité dans l’évolution).
mardi 28 juin 2011
mercredi 1 juin 2011
Causalité et origine des milieux humains / Augustin Berque
Estampe sans titre d'"Utagawa Kuniyoshi (歌川 国芳), 1798-1861 femme-paysage |
Condensé de l’exposé présenté lors de la conférence-débat
« Causalité et origine »
organisée le 27 mai 2011 à l’EHESS
avec la participation de TRINH Xuan Thuan et de Luciano BOI
I. La première expression d'une problématique des milieux, en Occident, se trouve dans le Timée, où Platon l'exprime par la notion de chôra. À côté de l'être absolu (ontôs ôn, eidos, idea) et de l'être relatif (genesis) qui en est le reflet, la chôra est d'un "troisième et autre genre" (triton allo genos). Elle n'a pas de commencement, et par rapport à la genesis dont elle est la condition d'existence, elle est à la fois empreinte (ekmageion) et matrice (mêtêr, tithênê). Il n'y a donc là ni origine, ni causalité, mais plutôt un rapport qui évoque la co-suscitation entre l'existant et son milieu, et que l’on pourrait rapprocher de la notion de coproduction conditionnée dans le bouddhisme du Grand Véhicule (sk pratîtya samutpâda, cn yuanqi 縁起, jp engi).
Cosmophanie et paysage / Augustin Berque
Sam Juparulla Wickman Ngapa - Water Dreaming 2007 (source) |
Questions de mésologie. Compte rendu du cours du jeudi 26 mai 2011
Dans la première partie du cours, Patricia Marmignon fait une mise au point sur l'évolution du rapport de la ville japonaise à la nature sous l'angle des liens sociaux et de la réglementation urbanistique.
Dans la seconde partie du cours, le dernier de ceux qu'il aura donnés depuis 1978 à l'EHESS, A. Berque rend hommage à ce que ses étudiants lui ont apporté au cours de ces trente-trois ans par leur présence, leurs questions, leurs critiques et leurs recherches. Il en évoque divers exemples, notamment celui des échanges qui l'ont conduit à élaborer le concept de cosmophanie (mot dont il a du reste plus tard découvert qu'il avait déjà été utilisé en théologie, mais dans un autre sens).
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