mercredi 29 mai 2013

La mondialisation a-t-elle une base ? / A. Berque

Chant of Universe Bang Hai Ja
Chant of Universe, Bang, Hai Ja (1975)
(source)
Paru dans Guy MERCIER, Les territoires de la mondialisation, Québec, Presses de l'Université Laval, 2004, p. 73-91. Table ronde Les territoires de la mondialisation . Salon international du livre, Québec, 25 avril 2002 

La mondialisation a-t-elle une base ? 

par Augustin BERQUE


1. Monde n'est plus univers, ni cité humaine


Seraient-ils les plus rebattus, les mots ont toujours des profondeurs insoupçonnées ; c'est à nous d'aller y voir, en commençant par les dictionnaires. Ainsi l'édition 2001 du Petit Larousse illustré définit-elle mondialisation comme « Fait de devenir mondial, de se mondialiser ; globalisation » ; et mondial comme « ce qui concerne le monde entier » . Fort bien ; mais alors, qu'est-ce donc que le monde ?

mercredi 22 mai 2013

Le déploiement des formes / A. Berque

Le rêve de l'architecte Thomas Cole
Le rêve de l'architecte, Thomas Cole (1840)
(source)
Colloque international Les territoires du temps.
Société française des architectes, 24 et 25 mai 2013.
A paraître dans Le Visiteur.

Le déploiement des formes, architecturales entre autres 

par Augustin BERQUE

§ 1. L’exposition MA – espace-temps au Japon
  
« Au Japon, les notions de temps et d'espace sont unies dans un seul concept traduit par le mot "MA" (…) Il n'existe aucune différence entre les deux notions de temps et d'espace telles que les perçoivent les Européens. (…) Ce concept est le fondement même de l'environnement, de la création artistique et de la vie quotidienne au point que l'architecture, l'art, la musique, le théâtre, l'art des jardins sont tous appelés des arts "MA" ». L’annonce de l’exposition n’y allait pas par quatre chemins…

mercredi 1 mai 2013

Sujet et paysage / A. Berque


Der Wanderer über den Nebelmeer Caspar David Friedrich
Der Wanderer über den Nebelmeer, 1816,
Caspar David Friedrich
(source)
Colloque international « Paysage et imagination » 

École nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette, 2-4 mai 2013 

De la constitution du sujet dans le paysage

Augustin Berque

1. Au-dessus de la mer de nuages ?


Le tableau célèbre de Caspar David Friedrich, Le Voyageur au-dessus de la mer de nuages (Der Wanderer über den Nebelmeer, 1816, Hamburger Kunsthalle) nous laissera toujours à imaginer quel personnage se trouve là, et à quoi il pense. La mer de nuages, est-ce l’objet de son regard, ou son regard lui-même ? Et ce regard, ne serait-ce pas le nôtre ? Ni la langue française, ni d’ailleurs aucune langue européenne, ne nous aide ici à répondre. Le « sujet », ce peut être la scène que peint le tableau, ou le personnage qui regarde cette scène, ou encore nous-mêmes, à travers ce personnage. Faut-il vraiment, peut-on même ici distinguer un « sujet » d’un « objet » ? Le tableau, certes, forme une unité, mais cette unité se limite-t-elle à son contour ? Ou bien l’outrepasse-t-elle, nous emportant nous aussi au-dessus de la mer de nuages ? Mais alors, quel serait le lieu de ce sujet qui serait aussi l’objet – le spectateur et la mer de nuages ?