(Publié par Corse-Matin, 30 Octobre 2011)
La première chaire de l’université, Développement des territoires et innovation, a été inaugurée sous la responsabilité scientifique du célèbre philosophe qui viendra chaque trimestre animer des séminaires
L'effervescence autour de l'amphi Ettori était bien visible pour l'inauguration de la toute première chaire de l'université de Corse, Développement des territoires et innovation. Une tribune scientifique d'exception, accordée à quelques professeurs en France. « Il est très rare de voir autant de monde à cette heure-ci », se félicitait le président de l'université, Paul-Marie Romani.
Un intérêt que l'on peut expliquer par la personnalité de celui qui sera, pour les deux années à venir, le responsable scientifique de la chaire : Augustin Berque.
Auteur, géographe, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales - jusqu'à sa retraite en 2011 - ou encore philosophe, l'homme n'est définitivement pas le premier venu.
Pendant deux ans, le professeur dispensera ses cours, hors cursus, à Corte. Les thématiques qu'il développera devraient trouver un écho large avec les enjeux locaux. Initié par l'unité mixte de recherche CNRS Lisa (Lieux, identités, espaces, activités), ce prestigieux partenariat s'est concrétisé grâce à la fondation de l'université.
« La démarche s'inscrit parfaitement dans l'identité scientifique de l'université, notamment en matière de développement durable, souligne Vanina Bernard Leoni, directrice de la fondation, mais également ancienne étudiante du maître.Nous allons pouvoir traiter de problématiques universelles en les adaptant à l'échelle de la Corse ».
Les étudiants découvrent une discipline
Si les étudiants ne sont pas encore familiers du terme « mésologie » (voir par ailleurs), cela ne devrait plus être le cas d'ici peu. « Le cas d'une île comme la Corse est bien entendu très intéressant. Elle est très diversifiée et, bien qu'étant un petit milieu, très ouverte au monde. Nous travaillerons aussi bien sur des enseignements théoriques et des cas plus pratiques. Le second séminaire sera d'ailleurs consacré à l'architecture et l'urbanisme », souligne le professeur, lui-même d'origine méditerranéenne.
Une approche nouvelle, qui s'inscrit « dans le contexte du Padduc », comme l'a fait remarquer Marie-Antoinette Maupertuis, estimant qu'Augustin Berque « détient des clés pour comprendre la complexité de certaines de nos problématiques, notamment dans la relation d'un peuple à sa terre ».
Après une brève présentation du directeur scientifique par les différents acteurs universitaires - conclue brièvement et en toute simplicité par le principal intéressé - public et intervenants se sont retrouvés à la bibliothèque universitaire. Une exposition artistique illustrant également les problématiques évoquées s'y est poursuivie.
La journée s'est achevée par un premier séminaire, axé sur les questions de la mésologie.
Paul-Marie Romani, quant à lui, n'a pas manqué de souligner l'importance de l'événement pour l'université de Corse.
« En terme d'attractivité et de rayonnement, c'est une très bonne chose. Mais cela va bien au-delà : à l'image d'Augustin Berque qui est le premier intervenant, nous faisons venir des gens qui ont des choses importantes à dire sur des problématiques nous concernant tous ».
Les étudiants ont pu se familiariser avec un séminaire portant sur l'aménagement de l'espace, « construit en dialogue avec les praticiens et les citoyens sensibles au paysage, à l'architecture et à l'urbanisme ».
Dumenicu armani
C'est une nouvelle vision de leur propre territoire que le professeur Berque s'apprête à proposer aux étudiants.
La mésologie se veut être une « science des milieux » qui fait le lien entre le milieu physique et le milieu socioculturel.
L'objectif premier de la discipline est tout aussi vaste qu'ambitieux : il s'agit de mesurer les interactions entre l'individu et son territoire. « La corrélation entre le côté physique et le vécu psychologique est essentielle », souligne Augustin Berque.
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