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Yoshitsune et Benkei
(altération florale par Yoann Moreau) |
Demandé à l'origine par Marianne pour son édition du 19 mars 2011, le texte qui suit a été rejeté par cet hebdomadaire. Je remercie Yoann Moreau de l'avoir récupéré. L'auteur.
Avec tsunami rime hanami – le mire-fleur, cette fête de printemps où l’on va banqueter sous les cerisiers pour mieux jouir de la vue et du parfum de leurs fleurs.
En cette 23e année du règne de Heisei, c’est un front de vagues meurtrier qui a précédé le « front des fleurs » (hana zensen), qu’on attend pour la fin mars à Tokyo, et pour la mi-avril à Sendai. On n’y pense plus guère, au front des fleurs, et personne sans doute n’aura le cœur à banqueter ; mais il est sûr que les Japonais, cette année encore, iront admirer les fleurs de cerisier. Car ces fleurs, chaque année, leur rappellent à la fois que toute chose est éphémère, et que la vie renaîtra toujours. Cette année encore, elles seront là pour leur rendre l’espoir.
« Tsunami », c’est un de ces mots, comme le judo ou l’ikébana, que le Japon a légués au monde. Les spécialistes l’ont adopté pour désigner un déferlement massif, sur les côtes, d’ondes provoquées par une brusque déformation des fonds marins, due généralement mais pas toujours à un séisme. Les pires de l’histoire furent causés par des éruptions volcaniques. L’explosion du
Krakatoa, le 27 août 1883,