Maisons en arc à Krumau, Egon Schiele, 1912 (source) |
« Paysage urbain : essence et perception »[1]
Par Yann Nussaume
Résumé : Si l’on consulte le catalogue général de la Bibliothèque nationale de France, on observe qu’un ensemble d’ouvrages, au début des années 1980, commence à valoriser l’expression « paysage urbain » dans leur titre, avec une accélération de son utilisation, aussi bien théorique que familière, à partir des années 2000. Nous prendrons comme hypothèse que son emploi dépasse la simple notion de « cadre de vie et de l’environnement ». Comprendre les villes oblige à penser de nouvelles approches. Ce ne sont plus simplement leurs formes que l’on regarde, leur bâti, leur apparence mais leur essence que l’on interroge dans leurs rapports « ville/nature/histoire ». Mise en avant par des chercheurs comme le géographe Augustin Berque, la complexité de la compréhension que les habitants portent sur leur environnement, selon les cultures et les époques, est devenue un élément clé de la réflexion contemporaine. L’expression « paysage urbain » s’affirme comme essentielle pour décrire les villes qui s’affranchissent des frontières et exposer ces cités étrangères, lointaines, avec leurs différences de milieux (relations qui lient les sociétés à leur environnement).