mercredi 20 juin 2012

L'échelle médiale de la radioactivité / Y. Moreau

The Essence is Invisible (Son Bong Chae)
The Essence is Invisible, Son, Bong Chae (huile sur toile, 2009)
(source)
Initialement soumis à Ebisu, puis publié sur "catastrophes"
 

Le “spectraculaire”

Fukushima est-elle une catastrophe ?

 

par Yoann Moreau

Ce qui s'est produit dans le complexe nucléaire de Fukushima Daiichi (福島第一原子力発電所) le 14 mars 2011 est un événement rare, le deuxième de ce genre après Tchernobyl. Son impact principal ne consiste pas dans sa dimension spectaculaire – l'explosion des réacteurs – mais dans sa part radioactive, invisible et difficilement quantifiable.

Cette dimension « spectrale » doit être étudiée avec la plus grande attention car elle relève d'un champ d'expérience situé en deçà de la réalité sensible. L'émission de radioactivité est en effet une donnée environnementale (kankyô 環境) avant que d'être une réalité du milieu humain (fûdo 風 土). Cela signifie qu'elle affecte le vivant de manière organique, en deçà de tout registre de prédication. Autrement dit, quoi que l'on en dise, quoi que l'on en pense et quoi que l'on fasse, l'accroissement de la présence d'isotopes radioactifs dans la biosphère est une donnée avec laquelle il s'agit désormais de composer. Cela hante le monde depuis sa base, le modifiant de manière objective pour plusieurs centaines de milliers d'années (Galle, Paulin, & Coursaget, 2003).

Dans l'état actuel de nos connaissances, nous n'avons pas les moyens d'y remédier.

Cette incapacité traduit une perte de « médiance » (Berque 1990). La radioactivité désembraye non seulement le rapport structurant entre milieu et existence humaine (Watsuji, 2011 ; Berque, 2000) mais, d'une manière plus générale, celui entre milieu et monde de la vie dans son ensemble. Ce type d'évènement doit donc être pensé avec le plus grand soin. Il nous faut comprendre les raisons qui nous conduisent à persévérer dans cette méprise qui dégrade durablement l'habitabilité terrestre. La dispersion des matières radioactives produit une pollution qui affecte l'ensemble du vivant de manière lancinante et non pas virulente, de façon diffuse et non pas située. Elle accroît le stress environnemental sans pour autant avoir une dimension létale, sans exprimer une toxicité systématiquement mortelle ou gravement pathogène.
Dispersion atmosphérique de la radioactivité émise en mars 2011.
(source : Météo France)

L'accroissement du taux de radioactivité augmente uniquement les probabilités de développer des dégénérescences cellulaires ou génétiques. Le lien n'est pas causal mais « seulement » probable. On ne peut donc pas stipuler, en toute rigueur, un rapport de causalité entre la présence de radioactivité dans un milieu donné et les pathologies développées dans ce même milieu. Cela génère une indétermination principielle quant à l'évaluation de l'impact, un flou de caractère épistémologique (lié au mode de connaissance).

Ce caractère fondamentalement contingent ne peut se résoudre par de simples calculs de moyennes à partir desquels on ne peut, en réalité, mesurer l'impact concret. L'exemple est classique : « Deux hommes ont deux pommes. L'un d'eux les mange toutes les deux. On peut dire qu'en moyenne, chacun des deux a mangé une pomme. Transposé à la répartition de l'alimentation à l'échelle mondiale, l'énoncé serait le suivant : « En moyenne », tous les hommes mangent à leur faim » (Beck 2001 : 45). Sur le même principe, l'énoncé d'un taux moyen de contamination ne permet pas d'inférer son incidence concrète sur les populations car, en matière d'alimentation comme d'irradiation il est question de quantité absorbée. Cela constitue un écueil dont nous devons apprendre à nous déprendre. Ainsi, les diverses pathologies qui ont affecté les « liquidateurs » russes envoyés pour déblayer Tchernobyl, n'ont pu - et ne peuvent - être mises en relation formelle avec l'exposition de ces personnes sur le site irradié. Dès lors les chiffres qui permettraient d'établir un bilan à ce niveau sont on ne peut plus controversés et varient à des ordres de grandeurs qui laissent perplexe: « No one knows whether it is hundreds - or millions - of people who have been affected by the Chernobyl fall-out » (Giddens 1999). Plus précisément nous ne savons pas le nombre de personnes qui, s'il n'y avait pas eu l'accident nucléaire de Tchernobyl, n'auraient pas eu de problèmes de santé. Nous ne pouvons pas dénombrer les victimes des accidents nucléaires avec la même précision que pour les autres catastrophes. Non seulement les éventuels décès que la radioactivité émise aura contribué à provoquer ne lui sont pas directement imputables, mais la forme de l'impact est elle même diffuse, de l'ordre d'un stress plutôt que d'un véritable impact. Les dégâts associés ne se comptent pas, ils affectent l'ambiance dans laquelle se déploie le monde vivant, ils sont structurels avant que d'êtres ponctuels. 

Ainsi, contrairement aux aléas classiques pour lesquelles il est possible d'effectuer un bilan global par décompte des victimes, les conséquences des accidents nucléaires demeurent « fantomatiques ». Comme le village de Prypiat déserté de ses habitants ou la région de 30 km de rayon autour du site de Fukushima, c'est par son absence sensible que brille la radioactivité, par son caractère « spectral », au double sens du terme.
ville fantôme de Futaba
Chien abandonné, ville fantôme de Futaba, 21 avril 2011
(Sergey Ponomarev/AP/SIPA)
Elle accroît un imperceptible bruit de fond qui incommode l'ensemble de la biosphère, augmentant la probabilité de ses dégénérescences cellulaires et de ses mutations génétiques. On pourrait dire en un sens que Fukushima n'a pas « un » impact, mais une multitude. Chacun des isotopes radioactifs affecte une micro contrée moléculaire provocant des mini catastrophes plus ou moins bien gérées par les organismes vivants. Dans la majeure partie des cas ces micro agressions ne dégénèrent pas (en leucémies, cancers, pneumonies ou atteintes neuronales) mais demeurent bénignes (saignements nasals, vomissements et légères inflammations de la thyroïde) ou non symptomatiques. Cela ne signifie pas qu'ils ne faut pas les prendre en compte, en tant que facteur de stress global.
Cette question de l'évaluation d'impact est capitale. C'est en effet à partir de son estimation que nous prenons position et engageons les mesures de préventions jugées adéquates. Nous ne pouvons dire avec précision l'impact de Fukushima, mais devons pouvoir être en mesure d'émettre un ordre de grandeur. De cela dépendent, les précautions que nous allons prendre, la hauteur des digues que nous construirons à l'avenir et les seuils de sécurité que nous devrons mettre en place pour produire ce type de ressource énergétique. Si nous ne parvenons pas à réduire la part d'indétermination à des échelles acceptables, il s'agirait alors d'appliquer non pas des mesures de précaution, mais de fonder ce dernier en principe.

Nous devons admettre que, dans l'état actuel de nos modes d'estimations, il demeure de sérieuses inconnues qui, comme tout ce que l'on ignore, tendent à effrayer. Cela signifie que Fukushima ne relève pas tant de la catégorie du risque (calculé) que de celle du danger (inconnu). Dans le cadre de cette distinction risque/danger, opérée par M. Douglas et A. Wildavsky (1983), cela revient à dire que le danger nucléaire bien que « sélectionné » en tant que risque, continue à déroger au cadre d'une analyse cyndinique. En rester à ce registre de connaissance implique l'emprise possible des subjectivités sur la raison. Le risque serait alors de suivre des élans qui répondent à des valeurs – d'ordre moral, politique ou économique – indépendamment de toute objectivité.
Enceinte interne de Fukushima Dai Ichi
1967 - Enceinte interne de Fukushima Dai Ichi.
(cliquer sur l'image pour voir le reportage)
Comment sortir de cette incertitude ?
Il nous faut reconnaître le caractère fondamental du type d'indétermination à laquelle nous sommes confrontés. Il n'est pas possible de traiter les aléas nucléaires sous la catégorie d'un régime causal. Il s'agirait donc peut-être d'emprunter aux procédures d'analyse de la science du subatomique, forgée à ces types de conjonctures. Depuis Heisenberg et l'avènement d'une épistémologie probabiliste, les rapports peuvent aussi se poser en termes de distributions stochastiques (des probabilités relatives à un milieu) et de statistiques (qui s'appuient sur un grand nombre d'études de cas concrets). Nous devons nous efforcer de produire des estimations du stress global produit sur le monde vivant par les matériaux radioactifs dispersés lors de l'accident.
Cette estimation déjà délicate en terme de dispersion spatiale, devra également prendre en compte l'échelle de temps engagée. Quand bien même l'accroissement des taux de radioactivité serait minimal à l'échelle de la biosphère, la durée de l'impact doit aussi être prise en compte. Car ce qui s'est produit à Fukushima n'est pas un dénouement, ce n'est pas en train de se résorber mais, bien au contraire, de s'accumuler. Contrairement aux inondations, tempêtes, éruptions volcaniques et autres catastrophes naturelles, les incidents nucléaires sont en effet cumulatifs. Le tremblement de terre à Haïti du 12 janvier 2010 n'augmente pas l'intensité du tsunami du 11 mars dernier. Leurs effets sont indépendants. Mais Fukushima s'ajoute à Tchernobyl, à Three Miles Island, à Hiroshima, Nagasaki et à l'ensemble des essais nucléaires réalisés à ce jour.

Leurs impacts s'additionnent les uns aux autres car leurs périodes d'activité se recouvrent. Ils vont dans le sens d'un accroissement progressif de la quantité d'isotopes radioactifs présents dans la biosphère. En ce sens Fukushima intègre un processus qui, rétrospectivement, semble avoir commencé autour de 1934, avec le début de la production artificielle de radioactivité, dans les laboratoires d'Irène et Frédéric Joliot-Curie.
Frédéric et Irène Joliot-Curie
Frédéric et Irène Joliot-Curie, Institut du Radium. 1934. ©ACJC
L'estimation de l'impact doit également pouvoir surmonter un facteur épistémique, lié aux modalités de perception du sujet connaissant. L'irradiation, relation de la radioactivité avec les tissus vivants, n'est pas sensible à l'échelle cognitive. Même l'irradiation massive est invisible, inodore, insipide et – sur le moment – indolore. La contamination ne fait pas événement. Elle agit sur un mode opposé au catastrophique, sans coup d'éclat ni rupture. Elle ne provoque ni gêne immédiate ni irritation notable ; impossible donc de s'en rendre compte et d'en rendre compte. Cela coupe les personnes contaminées de la possibilité d'y mettre du sens en en faisant le récit et en l'insérant dans une chronologie, comme c'est le cas en situation de catastrophe « classique ». Les personnes atteintes doivent affronter leurs maladies sans ce ressort narratif, sans pouvoir désigner une cause à leur malheur.
Pour les personnes qui ont été soumises à une irradiation hors normes – par exemple celles de la préfecture de Fukushima à partir du 14 mars 2011 – rien de spécial ne semblait se produire. Quelques jours plus tard, plus de cent mille individus ont pris le chemin de l'exode sans signes manifestes du danger qu'ils fuyaient. En dehors de la zone d'évacuation obligatoire le taux de radioactivité est lui aussi ponctuellement hors normes, et expose encore actuellement des civils - notamment des écoliers - à des taux possiblement pathogènes (Kaneko 2011). Pourtant, en l'absence d'investigation technique au compteur Geiger, les cours d'école semblent identiques à ce qu'elles étaient avant l'explosion des réacteurs. Il y a désembrayage entre l'échelle sensible et l'échelle à laquelle opère la radioactivité. Cela se produit en deçà de tout registre de prédication. Nous sommes placés devant l'impossibilité technique et écologique de remédier à l'accroissement de radioactivité. Mais nous pouvons – et devons – faire en sorte que ce processus puisse pénétrer le champ symbolique, qu'il puisse être décrit et raconté, être mis en relation avec des drames et des pathologies qui, pour le moment, en sont déconnectés.

Comment cela est-il envisageable ?
Faisons le point. L'histoire récente nous confronte avec des aléas d'un nouveau genre. Ils ne sont plus spectaculaires mais « spectraculaires ». Ils n'ont plus la forme d'une occurrence violente et brutale, de type sismique, mais sont devenus invisibles et lents, diffus et continuels, non plus meurtriers mais stressants. Leurs impacts ne sont plus clairement quantifiables, leurs destructions ne sont plus à l'échelle sensible et leurs durées ne s'inscrivent plus dans la soudaineté de l'événementiel. Cet ensemble de caractéristiques pose un problème en termes d'estimation de l'impact tant à l'échelle globale (sur la biosphère) qu'à l'échelle locale (sur les individus). Nous ne savons donc pas si nous avons affaire à une catastrophe majeure ou à une pollution environnementale peu significative. Nous demeurons dans l'incertitude. Face au danger que représente Fukushima, il est donc impératif d'être en mesure d'établir l'ordre de grandeur de son impact. À défaut nous pourrions céder à la peur d'un fantôme fabulé, ou succomber à son emprise concrète. Entre ces deux pôles, celui des lubies d'un imaginaire coupé de toute objectivité et celui de l'aveuglement du déterminisme rationnel, il faut nous efforcer d'élaborer une logique médiane – une mésologique – capable de faire exister ce qui pour le moment demeure à l'état de vide technique, analytique et sémantique.

Comment faire ?
Il nous faut trouver les moyens de réembrayer avec ce qui est en train de se produire, ne pas laisser agir la radioactivité en deçà de notre échelle de conscience (voir l'article "Le bleu du ciel"). Nous devons donc trouver des termes médiants qui permettent d'avoir prise sur elle, et de nous dégager de son emprise, qu'elle soit imaginaire ou organique. Pour cela il nous faut des outils pratiques, des protocoles d'analyse et des concepts intellectuels.
D'un point de vue technique, les compteurs Geiger constituent un outil indispensable pour percevoir et mesurer la présence de radioactivité. La société civile nippone est d'ailleurs en train de s'en équiper massivement. Des compteurs Geiger connectables à l'iphone sont en vente. On pourrait imaginer un équipement massif avec ces gadgets des populations japonaises vivant en zone potentiellement irradiée - par exemple à Tôkyô. Cela permettrait d'obtenir une cartographie en temps réel - via le GPS inclus dans les smartphones - de la dispersion de la radioactivité. Ce serait une solution technique permettant d'obtenir des estimations à la fois globales, localisées et capable de suivre l'évolution temporelle des zones irradiées.
Du point de vue de l'analyse des données, de simples calculs de moyennes ne suffisent pas. Il faudrait donc passer à des résultats présentés autrement, par exemple en termes de distributions stochastiques. Pour ce qui est de l'évaluation de l'impact, il s'agirait d'établir des bilans autres que comptables, capables de prendre en charge les dimensions non létales et non causales. L'estimation serait donc plutôt d'ordre ambiantale et probabiliste, ce qui déroge aux critères classiques d'évaluation d'impact des catastrophes.
"Médée s'apprêtant à tuer ses enfants", Pompéi, Villa des Dioscures.

L'accident nucléaire de la centrale de Fukushima pose également de manière décisive la question de la mise en récit d'un phénomène invisible, intraçable et durable. Le concept de catastrophe, formé sur la dramaturgie grecque, ne semble plus opératoire pour rendre compte de cette nouvelle catégorie de phénomène. Le mot catastrophe, formé sur le grec katastrophè, correspond en effet, étymologiquement,  au dernier acte d'une tragédie, à son dénouement. Il a une dimension spectaculaire (au sens où il fait spectacle). C'est d'ailleurs sur ce mode que sont traités la grande majorité des films catastrophes.

Dans l'état actuel de nos connaissances, il n'y a pas de concept pour traduire le drame à l'œuvre dans un accident nucléaire, pas de concept et – surtout – pas de dramaturgie. Nous manquons de ressorts tragiques pour rendre compte de drames ponctuels et domestiques dispersés dans l'espace et dans le temps, mais dont la somme, au fil des années devient massive.
Note : un problème de dramaturgie similaire se pose pour les accidents de la route, dont la somme dépasse l'impact de l'ensemble des aléas naturels, mais dont nous ne parvenons pas à rendre compte dans leur dimension globale, véritablement catastrophique. Quelles sources, autre que statistiques, avons nous qui rendent comptent de l'impact automobile ? Quels films, quels œuvres littéraires, quelles images en donnent la mesure et en font le récit ?
Comment faire le récit de processus qui se produisent à l'échelle cellulaire, de manière insensible, sous la forme d'un stress organique. Comment mettre en scène une ambiance dont les protagonistes ne sont pas conscients et à laquelle ils sont insensibles ? Comment rendre compte d'un drame qui se joue en deçà de ce que nous sentons ? 
Note : cette problématique m'a conduit à travailler avec la Cie Jours Tranquilles (dir. F. Gorgerat). Nous pensons que le mythe de Médée peut permettre d’éclairer et de mettre en scène cette problématique. Il s'agit de voir comment Fukushima peut renouveler la lecture de Médée, et comment Médée peut permettre de décrypter la dramaturgie spécifique de Fukushima.Comment ce récit tragique peut éclairer une catastrophe latente, constituer un outil qui permette d'en saisir le nœud d'intrigue ? Les représentations sont prévues pour mars 2013. Production La manufacture et L'Arsenic, Lausanne, Suisse.
D'un point de vue sémantique, il nous faut pouvoir traduire ce changement d'échelle. L'accroissement du nombre de particules radioactives présentes dans la biosphère accentue un désordre plus fondamental que celui où se déploient notre conscience et nos outils d'analyse ordinaires. Il affecte la physiologie du corps animal de l'humain, les modalités organiques de composer avec des rayonnements hautement énergétiques. Il ne s'agit plus d'un accident, de quelque chose ayant une réalité phénoménale, mais d'une incidence, c'est à dire incluse dans l'environnement. Cette incidence a de plus, comme nous l'avons vu, un caractère processuel et cumulatif. Le terme « catastase », traduisant une « situation permanente » (stase, empr. au gr. στάσις) qui nous entraîne « vers le bas » (kata, empr. au gr. κατα) pourrait peut être assumer ces deux caractéristiques (changement d'échelle et processus) ?
Tant que nous ne sommes pas en mesure d'évaluer l'impact des éléments radioactifs dispersés par Fukushima, nous ne  pouvons pas dire dans quelle mesure cela constitue une catastrophe.
Note : la région de 30km de rayon, véritable no man's land autour de la centrale a conduit à l’exode de plus de  cent mille personnes. cela constitue déjà, en soi, une catastrophe. Dans cet article je tente cependant de prendre en compte l'effet global et non immédiat de l'incident. Son impact non pris en charge, sa part d'inquiétude hors zone d'évacuation.
Mais il est certain que cela tend à dégrader les conditions de santé de l'ensemble des formes de vie. Après Fukushima l'environnement est devenu moins favorable au sain déploiement du milieu vivant. Cette incidence majeure, provocant une catastase médiale, n'est pas une vue de l'esprit. Elle accroît les métastases organiques, reste à découvrir dans quelle proportion.

Bibliographie citée :
BECK Ulrich 2001 La société du risque. Sur la voie d'une autre modernité, Paris, Aubiers.
BERQUE Augustin
1990 Médiance. De milieux en paysages, Montpellier, GIP Reclus.
2000 Écoumène. Introduction à l'étude des milieux humains, Paris, Belin.
DOUGLAS Mary et WILDAVSKY Aaron 1983 Risk and culture. An essay on the selection of technological and environmental dangers, Berkeley, University of California Press.
GALLE, P., PAULIN, R. & COURSAGET J. 2003 « Données métrologiques et évaluation des risques en France lors de l'accident de Tchernobyl (26 avril 1986). Mise au point historique », C. R. Biologies , 326 : 699-715.
GIDDENS Anthony 1999 « Risk », Reith Lectures, Hong-Kong, British Broadcasting Company.
KANEKO JUN 2011 « Evacuation directive lifted near Fukushima no-entry zone », Asahi shimbun, édition du 02 octobre.
WATSUJI Tetsuro 2011 Fûdo. Le milieu humain, Paris, CNRS.