mercredi 23 mars 2016

Perception et plasticité / M-W. Debono

Mr. Magritte's Hat (1976)
(source)
Séminaire Mésologie, 12 février 2016

Perception et plasticité active du monde

Marc-Williams Debono

Une des hypothèses les plus unificatrices pour rendre compte des propriétés naturelles des systèmes vivants et des différents niveaux de perception et d’information qui leur sont associés est le concept épistémologique de plasticité. Entre matière et forme, entre expérience et conscience, il met à jour une propriété fondamentale de la matière, la plasticité, qui n’est ni émergente, ni purement systémique, mais qui inclut une zone inductrice et structurante à même de conférer la part informelle indispensable à toute évolution singulière d’un système donné (local vs global, génotypique vs phénotypique, matériel vs spirituel, complexe vs simplexe, etc..). Cette évolution, intrinsèquement mésologique, en cela qu’elle ancre l’interface ‘sujet-monde’ dans la plasticité spécifique d’un milieu, prend sa source dans le percept. Percept qui est présenté par l’auteur comme un liant actif, autrement dit le substrat sur lequel nous nous appuyons pour créer des liens étroits entre la cohérence des objets perçus ou émergés et leurs représentations à l’interface cerveau-conscience (lien percept-concept ou intuition-création). Tout l’enjeu est de savoir en quoi la plasticité active du monde, et la plasticité de l’esprit en particulier, sont incontournables dans toute approche écosystémique de la relation.

mercredi 16 mars 2016

Et le monde bascule / Pascal Monteil


L’EDEN: Anywhere out of the world, Pascal Monteil (courtesy)
Vendredi 11 mars 2011, séminaire mésologiques

La représentation en Orient et en Occident

et le monde bascule

Pascal Monteil
Dans le cadre de ce séminaire « Mésologiques » je voudrais vous apporter mon témoignage d’artiste. Je ne suis, je le précise d’entrée, ni historien, ni scientifique, donc ni rigoureux, ni méthodique ni exhaustif. Toute ma démarche est empirique.
Je voudrais commencer cette présentation en vous montrant trois images. Une image perse, une image japonaise, et une image européenne.
 (Nde : ces images sont placées à la suite du texte)

jeudi 10 mars 2016

De lieu en milieu / Augustin Berque

Macrocromía 2009, Lina Sinisterra
Museo de Arte Contemporáneo de Bogotá
Contribution au projet de design d’Isabelle Daëron, Topiques ou l’utopique désir d’habiter les flux. 

De lieu en milieu

– réhabiter la Terre à l’anthropocène –

par Augustin Berque


            Dans un article du numéro de septembre 1960 de la revue Astronautics, « Cyborgs and space », deux précurseurs des TSS (technoself studies) et du transhumain, Manfred Clynes (1925-, inventeur et musicien, l’un des pères du scanner) et Nathan Kline (1916-1983, pionnier de la psychopharmacologie), ont enfanté la notion de cyborg, laquelle, comme Amélie Poulain, allait connaître un fabuleux destin. Revenant sur ce souvenir une génération plus tard dans le Cyborg Handbook de Chris Hable Gray (Routledge, 1995, p. 47), Clynes confiait :

mardi 1 mars 2016

Subjecthood and Nature / Augustin Berque

Ellen Day Hale
Autoportrait d'Ellen Day Hale (1885)
International symposium Japanese ecology and its conflicting edges (Centre européen d’études japonaises d’Alsace, Colmar, 21-23/11/15)

Subjecthood and Nature

Augustin Berque

Abstract. Starting from Descola’s question “To whom does nature belong?”, the present article shows that a same “Mount Horeb principle”, i.e. the absolutization of subjecthood as a subject-predicate of itself, is embodied in the Bible’s sum qui sum as well as in Descartes’ cogito ergo sum. This principle has entailed the modern objectification-mechanization of nature by a transcending human subject. Though, concerning matter, Heisenberg’s physics as well as, concerning life, Imanishi’s “natural science” (without an s) have stressed its inadequacy to the reality of nature, the same Mount Horeb principle still rules our natural sciences (with an s), and correlatively our whole civilization, with its side effects: Anthropocene, and the setting off of the Sixth Extinction of life on this planet; instead of which, a mesological conception of subjecthood is argued.