Portrait de Chateaubriand par Anne-Louis Girodet (source) |
Mésologie du Nouveau Monde :
Chateaubriand face à la Nature américaine
Sébastien Baudoin
Alors qu’il perçoit au loin la terre américaine depuis le navire dans lequel il s’est embarqué pour une longue traversée, Chateaubriand rappelle, dans les Mémoires d’outre-tombe (première partie, Livre sixième, chapitre 6) le bouillonnement de son esprit à l’approche de ce Nouveau Monde, qui suscite en lui une foule de projets, de souvenirs, bref, autant de ferments d’une exaltation frénétique, celle qui nourrit les grands rêves d’exploration. Parmi eux, l’idée que sa « Muse vierge » vient là « se livrer à la passion d’une nouvelle nature » . Depuis la « révélation de la Muse » par sa sœur Lucile (« tu devrais peindre tout cela »), l’écrivain en devenir est taraudé par les Muses et ne cesse de vouloir nourrir ces monstres insatiables qui enfantent le génie.