Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) (source) |
Pour Divus Thomas, dossier « Merleau Ponty et l’écologie »
De Merleau-Ponty en mésologie
par Augustin Berque
Sommaire – § 1. Milieu et phénoménologie de la perception ; § 2. La trajection de l’environnement (S) en un certain milieu (S/P) ; § 3. L’opérateur existentiel « en tant que » ; § 4. Les chaînes trajectives de la réalité ; § 5. Mésologie et dépassement de la modernité.
§ 1. Milieu et phénoménologie de la perception
À la séance inaugurale de la Société de biologie, le 7 juin 1848, le terme de mésologie fut proposé par le médecin Charles Robin, disciple d’Auguste Comte, comme ce que la première édition du Petit Larousse, en 1906, allait définir comme « partie de la biologie qui traite des rapports des milieux et des organismes ». J’utiliserai ici ce terme dans un sens plus particulier, dérivant de l’Umweltlehre selon le naturaliste germano-balte Jakob von Uexküll (1864-1944) et du fûdogaku 風土学 selon le philosophe japonais Watsuji Tetsurô (1889-1960)1 ; c’est-à- dire au sens d’une écophénoménologie, voire, chez Uexküll, d’une bioherméneutique.