mercredi 1 juillet 2020

Parution

Cultiver l’urbain, où résident les paradoxes ?

Réflexion mésologique

Ammara Bekkouche

Optant pour une réflexion mésologique en lien avec l’urbanisme, l’ouvrage propose une analyse sur les rapports de médiance et de trajection qui structurent l’Homme et son milieu de vie. Ils englobent la ville et la nature en tant qu’éléments de composition de l’environnement eco-socio-symbolique. La posture adoptée met en gage le concept d’agriculture urbaine en vue d’identifier les caractéristiques des situations paradoxales attenantes. Le paradoxe est ici saisi comme un indicateur de subjectivité trajective pouvant éclairer les procédures de la planification urbaine. Dans cet esprit, l’ambivalence de l’expression « cultiver l’urbain » signale les prémisses de changement de paradigme urbanistique à travers la relation conjecturale urbain/rural selon les principes de l’urbanisme écologique.
L’analyse se focalise sur l’évolution des pratiques d’usage de l’eau et de représentation de l’arbre dans le processus d’anthropisation du site d’Oran. Elle montre comment cette ville méditerranéenne au climat semi-aride, fait face aux difficultés récurrentes qui accentuent la fragilisation de son potentiel naturel et par conséquent humain et spatial. Sachant que l’élément végétal s’inscrit dans le champ des ressources vulnérables menacées par l’urbanisation, la question est de savoir si l’agriculture urbaine peut contribuer à en renforcer la résilience ? Au regard des effets paradoxaux de la technologie et de la modernité sur la société, l’étude conclut sur l’hypothèse des capacités d’agir des citoyens pour innover dans le sens de la créativité écologique. La perspective de les intégrer dans les objectifs d’aménagement spatial, suggère d’articuler les implications sociales à la pluralité des besoins et au sort incertain de l’élément végétal face à la croissance urbaine.