Conversation, Anonyme (peuple Gonds, Madhya Pradesh, Inde) source |
Journées d’étude Habiter/être habité.e : quelles relations avec le vivant ?, 16-18 mai 2019, à Cieux et Eymoutiers. Conférence-échange entre Augustin Berque et Nicole Pignier, amedi 18 mai, Eymoutiers, 14h-16h. Ci-après, les éléments du propos d’A. Berque.
Coénoncer avec le vivant, réhabiter la Terre
Augustin Berque
I. « Coénoncer avec le vivant, réhabiter la Terre », voilà une formulation pour le moins hardie. C’est à Nicole Pignier que nous la devons, semble-t-il. Est-elle simplement absurde, ou oraculaire ? En tout cas, elle n’entre pas d’emblée dans notre casier mental. Nous avons plutôt l’habitude de penser que, d’une part, les humains sont les seuls à posséder la parole, donc les seuls capables d’énonciation ; que, d’autre part, nous habitons bien sur la Terre, pas ailleurs, et que nous n’avons donc pas à la « réhabiter » ; enfin que, par-dessus le marché, le lien logique entre énonciation et habitation n’est rien moins qu’évident…