Forest road, Christiansø (Edvard Weie, 1920) (source) |
Colloque « À Qui Appartiennent les Paysages en Asie ? »
– Université de Tours, 16-18 janvier 2019 –
Onto/logique du paysage
et dépassement de la modernité
par Augustin BERQUE
Résumé – Que la notion de paysage ne soit apparue qu’à un certain moment de l’histoire (sous les Six Dynasties en Chine, à la Renaissance en Europe) pose un problème insurmontable dans le cadre du paradigme ontologique et logique de la modernité, lequel repose ontologiquement sur le dualisme et logiquement sur le principe du tiers exclu. Il faut, pour concevoir la réalité du paysage, dépasser ce paradigme par la méso-logique de la mésologie, qui inclut le tiers et sursume le dualisme. C’est admettre la binégation : ni A ni non-A (le paysage n’existe pas en soi, et néanmoins ce n’est pas un fantasme) et la biaffirmation ou syllemme : à la fois A et non-A (le paysage est à la fois objectif et subjectif, i.e. trajectif). C’est ce qu’entrevoyait déjà Zong Bing lorsqu’il écrivit, vers 440, que « quant au paysage, tout en ayant substance, il tend vers l’esprit ». On en tirera les leçons pour ce qui concerne aujourd’hui la relation géo/onto/logique de l’Humanité avec la Terre, c’est-à-dire l’écoumène.
Lire la suite