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Nuage en bonnet (J.-B. Bing, 26 octobre 2013, Mont-Blanc ) |
Séminaire Mésologiques – 27/02/2015
La chasse aux nuages, une nouvelle pratique paysagère ?
Jean-Baptiste Bing
Introduction
La chasse aux nuages consiste à observer les nuages, et à photographier ceux qui paraissent remarquables. Cette pratique semble s’être développée dans les années 2000 au point de donner naissance à des sociétés locales qui échangent leurs prises notamment via Internet. Elle peut s’accomplir aussi bien au cours du quotidien (c’est ainsi que, lors d’un banal arrêt sur l’autoroute, j’ai pu photographier un très beau nuage en bonnet coiffant le Mont-Blanc ) qu’exiger de longs voyages dans le seul but de faire une belle photo d’un nuage rare ou exceptionnel (ainsi, la Gloire du Matin, gigantesque rouleau qui peut mesurer jusqu’à 500 km et qui n’apparaît que le long des côtes du Golfe de Carpentaria, Australie). Elle est suffisamment populaire pour avoir justifié l’écriture – et la traduction – d’un petit guide pour apprenti-chasseur (Pretor-Pinney, 2007).
L’hypothèse défendue ici est que, malgré son nom, la chasse aux nuages a plus à voir avec le paysage qu’avec l’art cynégétique. Nous le vérifierons en tentant une approche géographique du nuage et de sa chasse, et en nous interrogeant sur ce que le nuage peut nous apprendre au sujet de paysages plus classiques .