mercredi 28 mars 2012

Paysage urbain / Y. Nussaume

Maisons en arc à Krumau, Egon Schiele
Maisons en arc à Krumau, Egon Schiele, 1912
(source)
135e congrès des sociétés historiques et scientifiques 6-11/03/2010, Neuchâtel 

« Paysage urbain : essence et perception »[1]

Par Yann Nussaume

Résumé : Si l’on consulte le catalogue général de la Bibliothèque nationale de France, on observe qu’un ensemble d’ouvrages, au début des années 1980, commence à valoriser l’expression « paysage urbain » dans leur titre, avec une accélération de son utilisation, aussi bien théorique que familière, à partir des années 2000. Nous prendrons comme hypothèse que son emploi dépasse la simple notion de « cadre de vie et de l’environnement ». Comprendre les villes oblige à penser de nouvelles approches. Ce ne sont plus simplement leurs formes que l’on regarde, leur bâti, leur apparence mais leur essence que l’on interroge dans leurs rapports « ville/nature/histoire ». Mise en avant par des chercheurs comme le géographe Augustin Berque, la complexité de la compréhension que les habitants portent sur leur environnement, selon les cultures et les époques, est devenue un élément clé de la réflexion contemporaine. L’expression « paysage urbain » s’affirme comme essentielle pour décrire les villes qui s’affranchissent des frontières et exposer ces cités étrangères, lointaines, avec leurs différences de milieux (relations qui lient les sociétés à leur environnement).

dimanche 18 mars 2012

Avec le Japon / entretien Augustin Berque - Stéphane Audeguy

Paru dans La Nouvelle Revue Française (nrf), n° 599-600, mars 2012, Du Japon, p. 33-55. 

Avec le Japon 

(entretien avec A. Berque, réalisé par Stéphane Audeguy)

 

S. AUDEGUY – L’existence même du paysage est le fruit d’une histoire plurielle et c’est ainsi qu’il existe, dites-vous, des civilisations paysagères (dont procèdent la France et le Japon), et des civilisations qui ignorent cette « réalité » (l’Inde, par exemple). Pour les lecteurs de la NRF, qui ne sont pas tous familiers de votre œuvre, j’aimerais que nous commencions par définir le champ d’exercice de votre pensée. Vous avez, depuis plus de 30 ans, élaboré une théorie du paysage, structurée autour de la notion de mésologie et de celle de médiance ; dont l’objet a été le Japon, mais dont la portée dépasse largement le strict champ de la géographie morphologique, et d’ailleurs le seul cas du Japon.