mercredi 30 octobre 2019

Recouvrer la Terre / Augustin Berque

Colloque Le Regard écologique – Centre de l’Université de Chicago à Paris, 23-24 mai 2019 – 

RECOUVRER LA TERRE DANS LE PAYSAGE RURAL ? 

par Augustin Berque 

Bonifazio Veronese, non daté
L'adoration des bergers, détail (Bonifazio Veronese, non daté)
(source)
Abstract – Modern agriculture has become the worst example of our present civilization’s deterrestration. It kills the soil with its chemical fertilizers and heavy machinery, destroys the biosphere and poisons consumers with its pesticides, tortures animals, decimates peasantry and depopulates the countryside with its industrial logic, while playing havoc with the landscape owing to its technical needs. In a word, it has become both an antinatural and an antihuman industry. Instead, a transmodern, onto/logical (both logical and ontological) conception of the relationship of earth/the Earth and Humankind is proposed, discussing in particular Heidegger’s interpretation of the existential operator als (as).

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mercredi 16 octobre 2019

Onto/logique du paysage / Augustin Berque

Forest road, Christiansø (Edvard Weie, 1920)
(source)
Colloque « À Qui Appartiennent les Paysages en Asie ? » 
– Université de Tours, 16-18 janvier 2019 – 

Onto/logique du paysage 

et dépassement de la modernité 

par Augustin BERQUE 

Résumé – Que la notion de paysage ne soit apparue qu’à un certain moment de l’histoire (sous les Six Dynasties en Chine, à la Renaissance en Europe) pose un problème insurmontable dans le cadre du paradigme ontologique et logique de la modernité, lequel repose ontologiquement sur le dualisme et logiquement sur le principe du tiers exclu. Il faut, pour concevoir la réalité du paysage, dépasser ce paradigme par la méso-logique de la mésologie, qui inclut le tiers et sursume le dualisme. C’est admettre la binégation : ni A ni non-A (le paysage n’existe pas en soi, et néanmoins ce n’est pas un fantasme) et la biaffirmation ou syllemme : à la fois A et non-A (le paysage est à la fois objectif et subjectif, i.e. trajectif). C’est ce qu’entrevoyait déjà Zong Bing lorsqu’il écrivit, vers 440, que « quant au paysage, tout en ayant substance, il tend vers l’esprit ». On en tirera les leçons pour ce qui concerne aujourd’hui la relation géo/onto/logique de l’Humanité avec la Terre, c’est-à-dire l’écoumène.

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mercredi 9 octobre 2019

Appel à contributions

Artisan à Kyoto, 1938.
© André Leroi-Gourhan
Appel à contributions de la revue Techniques & Culture

Waza


Au Japon, sous le terme “Waza” (わざ) on entend le savoir-faire incarné, la maîtrise d’un acte artisanal et aussi les procédés et formes d’astuces qui vont avec. Ce terme est chargé de sens profond dont l’intensité n’a d’équivalent que celle du plaisir éprouvé à réaliser ou voir réaliser une action manuelle efficace. Ce mot, les conceptions, pratiques et dispositifs qu’il implique, serviront de fondement pour questionner à nouveaux frais – en mêlant étroitement interaction et culture – la question de l’apprentissage et de la transmission autant dans des univers formalisés et institués qu’informels ou performatifs.


-> Consulter l'appel à contributions (cloture le 19 octobre)

mercredi 2 octobre 2019

Entre Vidal et Watsuji / Augustin Berque

J a p o n i s m e s 2 0 1 8
Colloque « Le Japon vu de France, la France vue du Japon » 
Maison de la Culture du Japon à Paris, 11-12 janvier 2019 

Entre Vidal et Watsuji

ou de géographie en mésologie
ブラーシュと和辻の間, または地理学から風土学へ 

par Augustin BERQUE 

Résumé – S’interrogeant sur le rapport entre géographie et histoire, le père de l’école française de géographie humaine, Paul VIDAL DE LA BLACHE (1845-1918), a défini celle-ci en 1913 comme « science des lieux, non des hommes ». De son côté, le philosophe WATSUJI Tetsurô (1889-1960), dans un codicille à la seconde édition de Fûdo (Milieux, 1935), reconnaissait que sa mésologie (fûdoron) eût gagné à prendre en compte l’apport de Vidal, mais que cela n’en aurait pas changé l’essence. Tout en se référant à la mésologie (Umweltlehre) uexküllienne et à la « logique du lieu » (basho no ronri) de NISHIDA Kitarô (1870-1945), on s’interroge ici sur la conception que Vidal et Watsuji se sont respectivement faite des notions de lieu et de milieu, et l’on montre les suites de la synergie intellectuelle ainsi amorcée par Watsuji entre les deux pays.

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