lundi 27 mai 2019

La nature pense-t-elle ? / Colloque

Crédit photo : Ryoma Otsuka (大塚 亮真)

La nature pense-t-elle ?  

Colloque international

Paris, UNESCO les 6-7 juin / Maison de la Culture du Japon le 8 juin

Direction scientifique
Frédéric JOULIAN (EHESS, Centre Norbert Elias) 
Yoann MOREAU (Mines ParisTech, Centre de Recherches sur les Risques et les Crises) 
Mayuko UEHARA (Kyoto University, Graduate School of Letters) 

Sur une proposition d'Augustin Berque, l’objectif de cette rencontre interculturelle et interdisciplinaire Japon-France est d’explorer de façon critique et ouverte les intelligences de la nature. Des chercheurs de classe mondiale, tant en sciences humaines et en sciences naturelles, tous acteurs-praticiens de la recherche contribuant à redéfinir et à renouveler les approches de la Nature, délivreront leurs visions de la question et débattront avec un large public.

+ consulter un article d'Augustin Berque sur cette question

mercredi 15 mai 2019

Le même objet mais autre chose / Augustin Berque

L'illusion du canard-lapin
source
École des hautes études en science sociales Séminaire de Michèle Leclerc-Olive Figures de la dualité. Comment penser ‘entre’ les catégories ? Séance du 21 mars 2019 

Le même objet mais autre chose

note sur l’opérateur existentiel « en tant que » 

par Augustin Berque 

Résumé Que ce soit en physique, en biologie, dans les sciences humaines ou dans la vie tout court (humaine ou non-humaine), la réalité n’est jamais un objet pur, mais toujours une certaine chose, laquelle, selon une logique incluant le tiers, dépend de la relation éco-techno-symbolique qui fait que cet objet, pour un certain interprète qui peut être humain ou non-humain, n’existe qu’en tant que quelque chose.

I. Sauf à nier notre existence, ou au contraire à l’absolutiser, nous avons à penser entre Husserl (1859-1938) et Galilée (1564-1642) : entre die ur-arche Erde bewegt sich nicht (« l’arché-originaire Terre ne se meut pas », 1934) et eppur, si muove (« et pourtant, elle tourne », 1633) ; car malgré les apparences, ce n’est pas une alternative : les deux propositions sont vraies. Il s’agit donc de les embrayer l’une à l’autre, mais selon quelle logique ? Car ces deux vérités concurrentes sont contradictoires : logiquement, la Terre ne peut pas, à la fois, être mobile et immobile. Ce n’est pas pour rien que Zénon (v.-490/v.-430), dit-on, a inventé le principe de contradiction…

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mercredi 8 mai 2019

Qu'avons-nous en commun dans le paysage ? / Augustin BERQUE

Madonna and Child with the Milk Soup
Gérard David (1510-1515)
source
Università di Corsica Pasquale Paoli Laboratoire LISA (Lieux, Identités, Espaces et Activités) - Atelier Expérience, commun, médiance : De l’art à l’espace public - 10 mai 2019, Corti

Qu'avons-nous en commun dans le paysage ? 

par Augustin BERQUE 

Résumé – L'histoire montre que ‘le paysage’, version particulière de la cosmophanie (l'apparaître du monde propre à un certain être), a longtemps été l'apanage d'une élite. Dans le monde actuel, c'est une notion commune à une bonne partie de l'humanité. Un philosophe comme Giorgio Agamben le qualifie de « phénomène qui concerne l'homme de façon essentielle », et va même jusqu'à supposer qu'il s'étend au règne animal. On essaiera de fixer quelques repères historiques et ontologiques dans cette soupe populaire. 

Abstract – History shows that ‘landscape’, a particular version of cosmophany (the appearance of the world proper to a certain being), has for a long time been the privilege of an elite. In the present world, it has become a notion common to a good part of Humankind. A philosopher like Giorgio Agamben qualifies it as “a phenomenon which concerns Man in an essential way”, and goes as far as to suppose that it stretches out to the animal kingdom. One tries here to set a few historical and ontological bench marks in this popular soup.

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