mercredi 18 septembre 2019

Does nature think evolution ? / Augustin Berque

– UNESCO & Maison de la culture du Japon à Paris, 6-8 juin 2019 – 
Conférence introductive 

Does nature think evolution ? 

自然は進化を考えているのか / La nature pense-t-elle l’évolution ? 

by Augustin Berque 

Abstract – While, on account of the number of possible protein combinations, Neo-Darwinism is mathematically unable to explain evolution through the sole mechanicist alternative of randomness (mutation) and necessity (natural selection and statistical laws), Imanishi Kinji’s antidarwinism is equally unable to explain evolution, if not by invoking a mysterious “course” followed by the species as such. One relates these two antithetic theories to, respectively, the Aristotelian logic of the identity of the subject and the Nishidian logic of the identity of the predicate, and, through a sublation of these two logics into trajective chains, proposes a mesological interpretation of the problem of evolution, implying a certain subjecthood of nature itself. 

I. Élisée Reclus (1830-1905) once wrote, in L’Homme et la Terre (Man and the Earth, 1905), that “Man is nature becoming conscious of itself”. If we follow him, and inasmuch we can assimilate thinking and consciousness, then we have the answer to the question “Does nature think?”

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mercredi 4 septembre 2019

De Merleau-Ponty en mésologie / Augustin Berque

Maurice Merleau-Ponty (1908-1961)
(source)
Pour Divus Thomas, dossier « Merleau Ponty et l’écologie »

De Merleau-Ponty en mésologie 

par Augustin Berque 

Sommaire – § 1. Milieu et phénoménologie de la perception ; § 2. La trajection de l’environnement (S) en un certain milieu (S/P) ; § 3. L’opérateur existentiel « en tant que » ; § 4. Les chaînes trajectives de la réalité ; § 5. Mésologie et dépassement de la modernité.

§ 1. Milieu et phénoménologie de la perception 

À la séance inaugurale de la Société de biologie, le 7 juin 1848, le terme de mésologie fut proposé par le médecin Charles Robin, disciple d’Auguste Comte, comme ce que la première édition du Petit Larousse, en 1906, allait définir comme « partie de la biologie qui traite des rapports des milieux et des organismes ». J’utiliserai ici ce terme dans un sens plus particulier, dérivant de l’Umweltlehre selon le naturaliste germano-balte Jakob von Uexküll (1864-1944) et du fûdogaku 風土学 selon le philosophe japonais Watsuji Tetsurô (1889-1960)1 ; c’est-à- dire au sens d’une écophénoménologie, voire, chez Uexküll, d’une bioherméneutique.