mercredi 27 janvier 2016

Milieu perceptif / Augustin Berque


Instant Landscape- mirror #1 (Kim, Nampyo, 2011)
Korean Art Museum Association (source)
Proposé à l’Espace géographique.

Perception de l’espace, ou milieu perceptif ?

par Augustin BERQUE


Résumé – Discutant le problème de la perception du point de vue mésologique – celui de l’Umweltlehre d’Uexküll et du fûdoron de Watsuji –, en passant par les affordances de Gibson, l’en-tant-que (als) heideggérien et la sémiose peircienne, l’on parvient à la conclusion que ce que l’on perçoit, dans l’indépassable corrélation de la nature, de l’histoire et du mythe, ce sont les prises que nous offrent les choses dans notre milieu spécifique, non des objets dans l’espace universel de l’extensio cartésienne.

Mots clefs : chose, milieu, objet, perception, prise, réalité.

mercredi 20 janvier 2016

Vers une mésologie - au delà du topos ontologique moderne / Augustin Berque

Essence et existence, Anselm Kiefer, 1975
Paru dans Michel WIEWIORKA (dir.) Les Sciences sociales en mutation, Auxerre, Éditions Sciences humaines, 2007, p. 149-154

Vers une mésologie 

- au delà du topos ontologique moderne -

Augustin BERQUE

I. Dans le topos ontologique moderne (ci-après TOM) s’allient la conception aristotélicienne du lieu (τόπος) comme « limite immobile immédiate de l’enveloppe [de la chose] », la sacralisation chrétienne de la conscience individuelle comme demeure divine (manes in memoria mea, Domine), l’absolutisation, par le dualisme cartésien, de la conscience individuelle comme telle (je pense : je suis) face à l’objet corrélativement absolutisé lui aussi, et les suites de l’émergence, conséquente, de l’individu moderne au XVIIIe siècle.

mercredi 13 janvier 2016

Mammifères à la recherche de la troisième dimension / Jean-Baptiste Bing

A Monkey (George StubbsWalker, 1799)
Art Gallery, Liverpool (source)

Mammifères à la recherche de la troisième dimension

Verticalité et géographie humanimale

Jean-Baptiste Bing – Université de Genève

Résumé
Cette proposition croise éthologie et géographie via la mésologie, en explorant la composante culturelle d’une dimension peu prise en compte en géographie : la verticalité, et en défendant le paradigme de la similarité entre animaux humains et non-humains. Les cas d’étude seront fournis par les rapports entretenus, d’abord, sur le volcan Merapi (Java) entre les humains et les animaux-sentinelles – notamment le macaque crabier –, ensuite à Gibraltar entre humains et macaques de Barbarie, enfin sur l’île aux Prunes (Madagascar) entre humains, roussettes et baleines à bosse. Cette étude est basée sur des données de terrain recueillies lors de plusieurs séjours. Nous commencerons par envisager comment ces rapports entre humains et animaux sentinelles peuvent être analysés du strict point de vue du relief et selon le paradigme de l’irréductibilité humaine à la condition animale. Les insuffisances de cette double analyse nous conduiront ensuite à considérer les apports possibles de la mésologie, permettant de dégager les enjeux sociaux, éthologiques et territoriaux de ces questions, dans le cas des macaques. Enfin nous étendrons la réflexion à des animaux plus éloignés (baleines, chauve-souris) en considérant les apports heuristiques possibles de ce genre d’approche en géographie.

Mots-clés: Similarité – Mésologie – Verticalité – Anthropomorphisme – Approche humanimale

mercredi 6 janvier 2016

La perception de milieu en Égypte ancienne / Claire Somaglino


Faience dish decorated with a scene of the River Nile
1340 av. J.-C. - 1200 av. J.-C.
(source)
Compte rendu du séminaire "Mésologiques" pour la séance du vendredi 11 décembre 2015

La perception du milieu en Égypte ancienne 

au prisme de la toponymie

Claire Somaglino

Les anciens Égyptiens ont laissé peu de textes ou de représentations qui explicitent leur perception de l’espace dans lequel ils évoluaient. La catégorie du « paysage » n’existe pas à cette époque et il faut donc trouver d’autres entrées pour appréhender leurs interactions avec leur milieu. La toponymie constitue à ce titre un outil essentiel car dénommer les lieux est un acte symbolique fort et particulièrement révélateur des relations hommes-milieu. Dans cette perspective, l’approche proposée par la mésologie s’est révélée être particulièrement opératoire pour comprendre la construction et l’évolution du milieu en Égypte antique.