samedi 20 novembre 2010

Séminaire "La poétique de la Terre". Compte rendu de la séance du vendredi 19 novembre 2010. "La Terre nous prononce".

Désert
1. Pour résumer la problématique du séminaire, A. Berque livre en pâture à l'imagination de l'auditoire cet aphorisme "Zwar nennen wir die Erde, mit unserem Zeichen ; aber es ist sie, die uns ausspricht".*

2. Que la Terre nous "prononce" veut dire que l'histoire naturelle nous a produits, et qu'à tout moment elle soutient notre existence. Ce processus anthropopoïétique (créateur de l'humain) est en même temps cosmopoétique (il crée notre monde). Ici "monde" (l'ensemble des choses qui pour nous sont la réalité, i.e. notre Umwelt) doit être soigneusement distingué de l'Univers (la totalité des objets reconnus par le "point de vue de nulle part" qui est celui de la science moderne).

mercredi 17 novembre 2010

Séminaire "Le vivant et son milieu", séance du mardi 16 novembre 2010. Compte rendu de l'exposé d'Augustin Berque

Comme étudiant en géographie, A. Berque a découvert la question des milieux vers 1960, avec la lecture de Paul VIDAL de la BLACHE (Principes de géographie humaine, 1922) et de Lucien FEBVRE (La Terre et l'évolution humaine, 1922). Comme japonisant, il l'a redécouverte avec la lecture de WATSUJI Tetsurô (Fûdo 風土, 1935). Le concept central de Fûdo - terme qu'A. Berque rend par "milieu humain" - est fûdosei 風土性, que Watsuji définit comme "le moment structurel de l'existence humaine" (ningen sonzai no kôzô keiki 人間存在の構造契機) et qu'A. Berque traduit par médiance (du latin medietas, moitié). La traduction espagnole le rend par ambientalidad. Les traductions anglaise et allemande ne le traduisent pas. La traduction chinoise reprend 風土性 : fengtuxing.

La médiance est le couplage dynamique de deux "moitiés", dont l'une est l'individu, et l'autre le complexe éco-techno-symbolique qu'est son milieu. Sans ce milieu, l'individu n'est qu'une abstraction. Il ne peut pas exister sans cette moitié de son être. Tel est, dans l'optique d'A. Berque, le principe de base de la mésologie (étude des milieux, terme créé par Louis-Adolphe BERTILLON vers 1860, soit un peu avant qu'Ernst HAECKEL ne créât Oekologie).

mardi 16 novembre 2010

La transgression des cartes

Séminaire "L'embrayage nature/culture". Compte rendu de la séance du lundi 15 novembre 2010

A. Berque termine l'exposé entamé le 18 octobre.

dimanche 7 novembre 2010

La notion de contingence

Jimbocho, Kanda, Tokyo
Jimbocho, Kanda, Tokyo
CC : scripsisti
Séminaire "Poétique de la Terre". Compte rendu de la séance du vendredi 5 novembre 2010

Pour illustrer la notion de contingence, A. Berque commence par une anecdote : l'histoire de ce livre du philosophe YAMAUCHI Tokuryû (1890-1982), Logos et lemme (山内得立著『ロゴスとレンマ』Tokyo, Iwanami, 1974) qu'il avait acheté à Sendai et commencé à lire en 1974, puis perdu, puis reçu par la poste en janvier 2010, envoyé par un ami japonais qui l'avait trouvé chez un bouquiniste de Kanda. Or le propos de ce livre peut éclairer des questions qu'A. Berque se pose actuellement, mais ne se posait pas en 1974.

Entre le hasard et la nécessité, il y a là quelque raison étrangère au calcul, et qui relève de la contingence. Dans la définition courante, est contingent ce qui pourrait être ou ne pas être.