mardi 28 avril 2015

Le sens des choses n’est-il qu’en nous ? / A. Berque

Higanbana 彼岸花, kigo de l'automne
Higanbana 彼岸花, kigo de l'automne (source)
Université du Luxembourg
Institut d’études romanes, médias et arts
Séminaire 2014-2016 Géopoétiques : les sens de l’espace 
conférences du 6 mars 2015

Le sens des choses n’est-il qu’en nous ?

– de géopoétique en poétique de la Terre –

Augustin Berque






mercredi 22 avril 2015

La chasse aux nuages, une nouvelle pratique paysagère ? / Jean-Baptiste Bing

Nuage en bonnet (J.-B. Bing, 26 octobre 2013, Mont-Blanc )
Séminaire Mésologiques – 27/02/2015

La chasse aux nuages, une nouvelle pratique paysagère ?

Jean-Baptiste Bing

Introduction

La chasse aux nuages consiste à observer les nuages, et à photographier ceux qui paraissent remarquables. Cette pratique semble s’être développée dans les années 2000 au point de donner naissance à des sociétés locales qui échangent leurs prises notamment via Internet. Elle peut s’accomplir aussi bien au cours du quotidien (c’est ainsi que, lors d’un banal arrêt sur l’autoroute, j’ai pu photographier un très beau nuage en bonnet coiffant le Mont-Blanc ) qu’exiger de longs voyages dans le seul but de faire une belle photo d’un nuage rare ou exceptionnel (ainsi, la Gloire du Matin, gigantesque rouleau qui peut mesurer jusqu’à 500 km et qui n’apparaît que le long des côtes du Golfe de Carpentaria, Australie). Elle est suffisamment populaire pour avoir justifié l’écriture – et la traduction – d’un petit guide pour apprenti-chasseur (Pretor-Pinney, 2007).
L’hypothèse défendue ici est que, malgré son nom, la chasse aux nuages a plus à voir avec le paysage qu’avec l’art cynégétique. Nous le vérifierons en tentant une approche géographique du nuage et de sa chasse, et en nous interrogeant sur ce que le nuage peut nous apprendre au sujet de paysages plus classiques .

mercredi 15 avril 2015

PROCHAINE SÉANCE : "Espaces intercalaires" à Tokyo

 18-20h, vendredi 17 avril, Grand Amphithéâtre, 105 Bd. Raspail.





ESPACES INTERCALAIRES
Un film de Damien Faure
VO ST français, 56’
© 2012 aaa production

mardi 14 avril 2015

Les ambiances sensibles et le milieu existentiel / Fabio La Rocca

Graffiti à Toulouse
Graffiti à Toulouse (source)
Exposé au séminaire « Mésologiques » du 13 février 2015
(texte condensé)

Les ambiances sensibles et le milieu existentiel

par Fabio La Rocca

Résumé : Le quotidien urbain s’invente et se réinvente. Il en résulte que la relation singulière que nous établissons avec les lieux des métropoles est le produit des effets du milieu territorial d’un point de vue symbolique et affectif. L’espace vécu en commun favorise ainsi une identification collective avec le développement d’une diversité de pratiques sensibles qui constitue la variété des ambiances et une forme de narration de la scène urbaine et sociale. Ecouter, sentir, toucher les espaces : une expression sensorielle et sensible qui affecte nos parcours et nos relations au milieu et à sa diversité symbolique. Les ambiances de la vie quotidienne urbaine créent dans leur ensemble une unité significative de construction de lieux de socialité, d’espaces d’émotions, ou bien d’espaces sensibles. 

mercredi 8 avril 2015

Art et mésologie / Didier Rousseau-Navarre

Installation sculpture en bois
Corse 2014, D. Rousseau-Navarre
Séminaire du 13 décembre 2014
Avec le soutien du Conseil Régional de Champagne Ardenne

Art et mésologie

Didier Rousseau-Navarre

S’agissant de caractériser l’art, je souhaite introduire ma présentation par ce texte de Martin Heidegger.

« L’origine de l’œuvre d’art, c’est l’artiste. L’origine de l’artiste, c’est l’œuvre d’art. Aucun des deux n’est sans l’autre. Néanmoins, aucun des deux ne porte l’autre séparément. L’artiste et l’œuvre ne sont en eux-mêmes et en leur réciprocité que par un tiers qui pourrait bien être primordial : à savoir ce d’où artiste et œuvre d’art tiennent leur nom, l’art. » (1)

Dans cette analyse sur l’origine de l’œuvre d’art, je ressens l’intention d’identifier l’œuvre d’art comme (un sujet), l’art comme (un prédicat), l’artiste comme (Une réalité).

Note de la rédaction : Ce texte a été rédigé par Didier Rousseau-Navarre, sculpteur dont les productions sont visibles sur son site. Il s'agit d'un texte d'artiste doublé de compétences botaniques. Si Didier Rousseau-Navarre cite des auteurs et des concepts qui ont inspiré son œuvre, il ne s'agit pas pour autant d'une thèse scientifique. La mésologie soutient aussi ce type de perspective, mais opère la distinction entre processus d'objectivation (ce vers quoi tend la science) et de subjectivation (ce vers quoi tend l'expérience artistique).

vendredi 3 avril 2015

Appel à communications 2015-2016 : Milieu et monde : l’approche mésologique de la perception

Le jardin des délices - Jérôme Bosch
Le jardin des délices - volets fermés (1504)
Jérôme Bosch
(source)

Appel à communications 2015-2016

Pour l’année 2015-2016, le thème du séminaire collectif à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales, Paris) « Mésologiques : philosophie des milieux » sera : Milieu et monde : l’approche mésologique de la perception.

Argument : Dans la mésologie (Umweltlehre) d’Uexküll, la question de la perception tient une place centrale, chaque espèce percevant le donné environnemental brut (Umgebung) d'une manière qui lui est propre, et constituant par là son milieu spécifique (Umwelt). Cette question centrale est directement liée à ce qu'Uexküll a baptisé Bedeutungslehre, l'étude de la signification, qui a fait de lui le précurseur de la biosémiotique, en même temps que son Umweltlehre faisait de lui l'un des fondateurs de l'éthologie. Fortement influencé par Uexküll, Heidegger distinguera le niveau ontologique du minéral, qui est "sans monde" (weltlos), de celui du vivant, qui est "pauvre en monde" (weltarm), et de celui de l'humain, qui grâce à la parole est "formateur de monde" (weltbildend). De son côté, la mésologie (fûdoron) de Watsuji montrait que les différentes cultures humaines perçoivent et aménagent l'environnement  naturel (shizen kankyô) d'une manière spécifique, élaborant ainsi historiquement chacune son milieu propre (fûdo), élaboration qui la structure elle-même dans ce "moment structurel de l'existence humaine" qu'est la médiance (fûdosei). Le problème de la perception apparaît ainsi intimement lié à la mésologie, donc aux notions de milieu et de monde. Le séminaire entend renouer aussi avec la pensée de Merleau-Ponty comme de Simondon d’un côté, et avec l’écologie de la perception de Gibson de l’autre, en soulignant le rôle du mouvement dans la perception multimodale ainsi que l’importance de l’interaction entre la saisie corporelle de l’environnement et l’influence des propriétés de celui-ci. Nous tenterons de montrer que c’est cette interaction qui, en déployant un espace-temps singulier à partir de notre fondement terrestre, assure le développement de l’être et de sa relation signifiante au monde. De la physique à la psychologie, de la biologie à l'anthropologie, de la philosophie aux sciences sociales, de l'évolution des espèces à l'histoire humaine, de la vision bouddhique des divers niveaux de conscience jusqu'aux sciences cognitives, le séminaire approchera le problème de la perception par de multiples points de vue, pour rendre justice à sa complexité, mais avec le constant souci d'en tirer une interprétation unifiée par la relation entre milieu(x) et monde(s).