mercredi 24 avril 2019

Nature, Culture / Augustin Berque

Un trou noir, 9 avril 2019.
(c) Event Horizon Telescope Collaboration

Nature, Culture

Trajecting Beyond Modern Dualism

Augustin Berque

Abstract - Modern dualism, opposing the subject to the object, and therefore culture to nature, has made possible modern science and technology, and consequently modern civilization, but it has eventually produced an unsustainable world, which progressively destroys its own basement: the Earth. In order to survive, we have to overcome dualism, but is that rationally possible? Making use of the concepts of trajection and trajective chains, this paper shows that not only concrete reality is trajective (neither purely objective nor purely subjective), but that modern physics itself has come to this evidence. Accordingly, beyond the abstraction of dualism, we have to conceive of reality anew, including in the field of the natural sciences.

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À propos du choix de l'illustration : Le 9 avril 2019, à partir d'une masse de données photographiques traitées au moyen du puissant algorithme CHIRP, des scientifiques produisent la première imagerie d'un trou noir. Le site de la NASA explique que l'anneau lumineux correspond à la courbure de la lumière autour de ce phénomène 6,5 milliards de fois plus massif que le Soleil. Cette image n'est donc pas une simple photo, mais un ensemble de données physiques traitées de telle sorte à devenir une image, c'est-à-dire quelque chose que l'oeil humain peut reconnaître. Mésologiquement parlant on a
  • r = s(les données physiques poduites par une certaine région de l'espace) 
  • I (captées par un système technique puis traduites au moyen d'un algorithme) 
  • en tant que p (une image d'un trou noir). 
Cette image représente donc la trajection d'une réalité, ce qui est le sujet du présent article d'Augustin Berque, et ce qui explique ce choix d'illustration. (commentaire rédigé par Yoann Moreau)

mercredi 17 avril 2019

Design et éco-sémiotique / Nicole Pignier

source
« Milieu et sens des choses. Mésologie et sémiotique », p. 19-55 dans Eleni NICOPOULOU et Nicole PIGNIER, dir., Le sens au cœur des dispositifs et des environnements, Saint-Denis, Connaissances et savoirs, 2018, 276 p.

Design et éco-sémiotique

Quand le design coénonce avec le vivant 

Nicole Pignier

Introduction 

Le design est un processus d’orchestration entre un dessin – plan, esquisse, croquis ainsi que diverses représentations graphiques – et un dessein, à savoir un but, un objectif mais aussi une visée éthique, c’est-à-dire une conception du mieux-être individuel et collectif (Pignier, 2013:51), (Besnier, 2009:28). Quand, dans les années 1970, Victor Papanek propose de faire du design « intégré », il invite précisément chaque designer à élargir le plan d’immanence du sens de ce que l’on designe. Dès lors, il ne s’agit plus de circons- crire la conception d’un objet, d’un paysage aux fonctions utilitaire et/ou esthétique attendues par une cible donnée mais de prendre en compte les liens qu’un objet, une architecture, un service, une technique, un paysage peuvent tisser avec un milieu dans ses com- posantes écologique, technique, sociale, culturelle. (Papanek, 1974:262-292). Parmi les nombreux contre-exemples de design, Papanek met en exergue les conceptions de barrages édifiés sur des fleuves sans tenir compte...

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