mercredi 15 juillet 2020

Extrait de Recouvrance

The Woman at the Well, Diego Rivera: 1913

Retour à la terre et cosmicité en Asie orientale 

(à paraître aux éditions Éoliennes, Bastia) 
Augustin Berque

§ 44. « Valeur de la pensée environnementale traditionnelle dans le schéma du Yueling » 


L’auteur, Xu Yuanhe 1 , travaille au Centre de recherches sur les cultures orientales de l’Académie des sciences sociales de Chine. Nous avons déjà dit quelques mots du Yueling (les Ordonnances mensuelles, 月令) au § 29. L’article de Xu Yuanhe en fournit la liste complète, sur plusieurs pages, ce qu’il n’est évidemment pas question d’analyser ici en détail. Je me contenterai d’en donner quelques exemples, et m’attacherai plutôt aux commentaires qu’en fait l’auteur. Le Yueling est une sorte de calendrier agricole, genre fort ancien en Chine. Le Shiji (les Mémoires historiques, 史記) de Sima Qian (-145/-86) mentionne que Confucius transmettait le Xia xiaozheng (Petit calendrier des Xia, 夏小正), réputé avoir été établi sous la dynastie Xia (-2200/-1765). À l’époque des Royaumes combattants (-475/-221), les lettrés de la cour privée d’un riche marchand du Henan, Lü Buwei ( ?/-235) 2 rédigèrent une encyclopédie, le Lü shi chunqiu (les Printemps et automnes de Maître Lü, 呂氏春秋) 3 , dont chacune des douze parties était introduite par ce genre de données, mais nettement enrichies par rapport au Petit calendrier des Xia. C’est ce qui allait faire la matière du Yueling.

mercredi 1 juillet 2020

Parution

Cultiver l’urbain, où résident les paradoxes ?

Réflexion mésologique

Ammara Bekkouche

Optant pour une réflexion mésologique en lien avec l’urbanisme, l’ouvrage propose une analyse sur les rapports de médiance et de trajection qui structurent l’Homme et son milieu de vie. Ils englobent la ville et la nature en tant qu’éléments de composition de l’environnement eco-socio-symbolique. La posture adoptée met en gage le concept d’agriculture urbaine en vue d’identifier les caractéristiques des situations paradoxales attenantes. Le paradoxe est ici saisi comme un indicateur de subjectivité trajective pouvant éclairer les procédures de la planification urbaine. Dans cet esprit, l’ambivalence de l’expression « cultiver l’urbain » signale les prémisses de changement de paradigme urbanistique à travers la relation conjecturale urbain/rural selon les principes de l’urbanisme écologique.
L’analyse se focalise sur l’évolution des pratiques d’usage de l’eau et de représentation de l’arbre dans le processus d’anthropisation du site d’Oran. Elle montre comment cette ville méditerranéenne au climat semi-aride, fait face aux difficultés récurrentes qui accentuent la fragilisation de son potentiel naturel et par conséquent humain et spatial. Sachant que l’élément végétal s’inscrit dans le champ des ressources vulnérables menacées par l’urbanisation, la question est de savoir si l’agriculture urbaine peut contribuer à en renforcer la résilience ? Au regard des effets paradoxaux de la technologie et de la modernité sur la société, l’étude conclut sur l’hypothèse des capacités d’agir des citoyens pour innover dans le sens de la créativité écologique. La perspective de les intégrer dans les objectifs d’aménagement spatial, suggère d’articuler les implications sociales à la pluralité des besoins et au sort incertain de l’élément végétal face à la croissance urbaine.