Le pont du Gard (cc) P. Marmignon |
Communication à l’Université d’été « CAUE & Concertation.. pour une vraie participation ! », 7-9 septembre 2011, Site du pont du Gard.
Mots-clés : association ( コミュニテイー komyunitî), autonomie locale (地方自治 chihô jichi), collaboration ( 複合化/ コラボレーションfukugô-ka/koraborêshon), communauté de quartier (町内会 chônaikai), initiatives privées (民活 minkatsu), législation ( 法律 hôritsu), mouvement d’habitants ( 住民運動 jûmin undô), participation ( 参加 sanka), urbanisme participatif ( まちづくり machi-zukuri).
Sommaire :
1- Vers une autonomie locale (地方自治 chihô jichi)
1.1. Processus de décentralisation
1.2. La fusion des communes
2- Les mécanismes juridiques et administratifs
2.1.Vers un cadre juridique
2.2. Une nouvelle gestion publique (新公共管理 shinkôkyô kanri/ NPM)
3- Vers un urbanisme participatif (まちづくり machi-zukuri)
3.1. Les communautés de quartiers (町内会 chônaikai)
3.2. Des mouvements d’habitants aux associations (コミュニテイー komyunitî)
3.3. Les systèmes opérationnels
Les mouvements d’habitants (jûmin undô 住民運動) et l’autonomie locale (chihô jichi 地方自治) sont à coup sûr les questions centrales qui se présentent à la société japonaise des années 1970.
Augustin Berque (1976).
Je dirais pour commencer que, la concertation (協議 kyôgi) au Japon, bien que se situant dans le courant international initié à la conférence de Stockholm de 1972 où l’information et l’éducation en matière d’environnement ont occupé une place majeure, possède des racines fondamentalement différentes ; quant au processus suivi, comme pour les options choisies, ils se distinguent de ce que l’on connaît en France. Le terreau n’est pas le même, il existe des particularités propres à la culture nippone, au milieu nippon attenant aux ressorts profonds de cette culture, jusqu’au niveau de sa structure ontologique. Il s’agit donc ici d’apporter un éclairage sur ces fondements afin de comprendre le processus en cours dans un contexte différent, autant que de présenter les outils, les procédés et les acteurs, dans une perspective diachronique, afin d’en dégager la tendance.
Je présenterai ainsi tout d’abord la marche vers une autonomie locale entamée au Japon depuis 1945, mais surtout à partir de 1968, et cela à partir de la décentralisation et de la réforme ministérielle de 1999 mise en application en 2001. J’exposerai aussi les mécanismes juridiques et administratifs à travers la stratégie développée, la réalisation de la fusion des communes, ainsi que l’évolution de la législation. Puis, j’en viendrai à la tendance nippone à se diriger vers plus de collaboration avec le privé et un urbanisme participatif, non seulement pour éponger les dettes gouvernementales, mais aussi pour renouer des liens sociaux, en sachant que ce processus déjà bien entamé, ne peut que s’accélérer au lendemain de la catastrophe du 11 mars 2011.
Je pars de la nouvelle gestion publique développée notamment à travers la loi sur les initiatives privées (民活法 Minkatsu hô). Ensuite, j’aborderai l’urbanisme participatif grandissant, en prenant en compte cette fois les habitants. La tendance vers une certaine démocratisation entre droit naturel et droit juridique se lit dans l’évolution des communautés de quartiers (町内会 chônaikai), emblématiques au Japon, et avec l’apparition d’associations
(コミュニテイー komyunitî) en 1968, ainsi qu’avec la loi NPO qui est venue reconnaître ces nouveaux acteurs en tant que personnes morales en 1998. Je dépeindrai enfin les systèmes opérationnels via les organismes, les outils institutionnels mis en place, en pleine évolution.
- Vers une autonomie locale (地方自治 chihô jichi)
1.1.Processus de décentralisation
Ce processus de décentralisation et d’autonomie locale n’a fait depuis que se renforcer. En avril 2000, la nouvelle loi d’urbanisme qui accompagne la décentralisation donne tout pouvoir à l’assemblée délibérante des communes, et concerne cette fois, toutes les villes, les bourgs et les villages (市区町村 shi-ku chô son) au sein de départements (都道府県 todôfuken). Désormais, il n’est plus nécessaire de passer par une délibération de l’assemblée représentative du territoire national. L’amendement de la loi d’autonomie locale en 2003, va aussi dans ce sens, puisqu’il introduit un système d’administrateurs, et la même année, la loi d’administration indépendante locale (地方独立行政法 Chihô dokuritsu gyôsei hô), les reconnaît en tant que personne morale (法人 hôjin, Hashimoto, 2010).
1.2.La fusion des communes
Comme le souligne Hagai, deux conditions sont indispensables pour arriver à penser positivement la ville, à créer une société qui permette aux citadins de participer au processus de formation de la politique urbaine, et de jouir d’une meilleure qualité de vie: d’un côté, l’autonomie, l’indépendance d’un gouvernement local doté de compétences et de ressources fiscales suffisantes, et de l’autre un civisme chez les citadins. C’est dans cet esprit que se fit le regroupement des communes, et donc leur réduction (nombre de communes en 1999 : 3 232, en 2010 : 1 750). Cette fusion des communes a été poussée par le gouvernement parallèlement au processus de décentralisation (Hagai et Marmignon 2010).
Rappelons qu’au Japon, les départements sont venus remplacer les fiefs en 1871. Ils sont au nombre de 47 et sont gérés par un préfet. Le système urbain (市制 shisei) fut établi à partir de 1889, suivant une législation de base qui évolua vers une autonomie locale. Sous Meiji (1868-1912), il existait 15 859 communes, en rapport aux perceptions et à la tenue de l’état civil. Après la Deuxième Guerre mondiale, elles furent réduites à 3 975, pour des raisons de gestion des collèges, d’actions sociales et de santé publique (Takamura, 2009). Après la loi sur la décentralisation, dite réforme de la trinité (三位一体の改革 san mi ittai no kaikaku) qui diminue les contributions et les aides de l’État, ainsi que les taxes, et qui abolit la pratique de la délégation, l’objectif est, de nouveau, de réduire le nombre de communes (Hashimoto, 2010). Dans les années 2000, c’est pour des questions de réduction des dépenses publiques et relativement aux nouvelles compétences. D’une proposition dite nécessaire transférant les pouvoirs administratifs vers les municipalités, les villes, les bourgs et les villages, « la fusion des municipalités de Heisei » s’est réalisée.
La population compte 127 millions d’habitants, dont 90% habitent en ville. En moyenne, le peuplement d’une commune est quarante fois supérieur à celui d’une commune française. Il existe depuis 2010, 1 750 communes, 809 villes dont les 23 arrondissements de Tokyo et 941 bourgs et villages (757 bourgs et 184 villages) au sein des 47 départements. Leur nombre va encore diminuer pour atteindre les 1 000, selon la loi de fusion des communes de 2004. Ces municipalités, principales actrices en urbanisme avec le privé, sont appelées à développer leurs liens avec les habitants et sont, au demeurant, en pleine mutation quant à leur organisation.
2. Les mécanismes juridiques et administratifs
2.1.Vers un cadre juridique
Au cours de l’histoire, la législation s’est mise peu à peu en place. On peut parler véritablement d’un tournant vers une autonomie locale encadrée par un système juridique croissant, à partir de 1968. La nouvelle loi d’urbanisme (新都市計画 Shin-toshikeikaku) a entamé une décentralisation vers les départements et une libéralisation. Elle distingue les terrains urbanisables de ceux à contrôler, et porte sur la croissance urbaine. Par autorisation départementale, elle permet la conversion des terrains agricoles ou sylvicoles. Elle introduit comme disposition, et c’est ce qui est fondamental ici, l’audience publique (公聴会 kôchôkai). Autrement dit, les personnes concernées et intéressées peuvent donner leur avis aux autorités locales en ce qui concerne les plans d’urbanisme municipaux et départementaux. Cette participation est cependant limitée car il n’existe pas de règle obligeant l’autorité administrative à organiser une procédure de participation au cours du projet, et ne concerne que les effets environnementaux, jamais les effets socio-économiques (Watari, 2007).
En 1997, son amendement introduit aussi l’étude d’impact (アセスメント asesumento) portant sur les grands projets. Toute personne peut désormais donner son avis au maître d’ouvrage à tous les stades de l’étude d’impact s’agissant des questions environnementales. Vont de pair, la loi sur la décentralisation de 1999, et la loi d’urbanisme de 2000 qui donne tout pouvoir à l’assemblée délibérante des communes. Dans ce cadre, est établi un système de suggestions (申し出制度 môshide seido) (Sorensen, 2002). Au Japon, il n’y a pas de loi nationale qui encadre les formalités des collectivités locales. Ce sont les collectivités locales qui les institutionnalisent par des arrêtés municipaux (Takamura, 2009), selon l’article 94 de la Constitution. L’article 95 stipule que toute loi spéciale doit se faire avec le consentement de la majorité des électeurs, par référendum local. En 1999, est édictée la loi d’accès au public
(情報公開法 Jôhô kôkai hô) des informations administratives. En 2000, un arrêté de base sur l’autonomie (自治基本条例 Jichi kihon jôrei) est émis ainsi à Kyôto qui institutionnalise l’accès à l’information administrative, les modalités de concertation, les méthodes d’évaluation des politiques, le processus de référendum local, l’obligation pour les maires de répondre aux questions des habitants, et de respecter les lois et règlements, ainsi que les modalités de lutte contre la corruption (Takamura, 2009).
En 2002, la loi spéciale sur le renouvellement urbain (都市再生特別措置法 Toshi-saisei tokubetsu sochi hô) permet aux propriétaires et aux personnes qui souhaitent réaliser un projet de le proposer, dans le cadre d’un projet global d’aménagement et déterminé par le gouvernement. Il suffit pour les promoteurs d’avoir l’accord des deux tiers des propriétaires, et l’accord des habitants n’est point requis. Il y a donc, en fait, un affaiblissement du contrôle de la collaboration public-privé et une augmentation des IGH au détriment d’un urbanisme doux, participatif (まちづくり machi-zukuri), ce qui est pourtant l’objectif (Watari, 2007). Cette pratique était cependant jusque-là usuelle, bien que non légiférée.
2.2. Une nouvelle gestion publique (新公共管理 shinkôkyô kanri/ NPM)
Les grands groupes privés, promoteurs et propriétaires souvent en lien avec les compagnies ferroviaires, sont connus pour avoir fait le lit de l’urbain au Japon. Et même si aujourd’hui, l’on parle d’une nouvelle gestion publique, NPM (New Public Management), entamée après l’éclatement de la bulle économique et foncière (バブル崩壊 baburu hôkai) qui dura de 1985 à 1990, le privé est particulièrement présent dans les développements urbains au Japon où la législation est permissive. Il s’agit usuellement d’une collaboration, entre le public et le privé, fondée sur une entente entre les hommes, une convention dans un système globalisant hiérarchisé, plus qu’une législation stricte reposant sur le droit de l’individu, d’où cette possibilité.
Ainsi, en plein centre urbain à Ôsaka, par exemple, la réalisation d’OBP (Osaka Business Park) fut d’abord une initiative privée et menée en collaboration avec la municipalité. L’association KB (KB 協会 KB kyôkai) née en 1964, regroupant quatre entreprises propriétaires des terrains, proposa un plan en 1969, et créa en 1971 le Conseil pour le développement d’OBP (OBP開発協議会 OBP Kaihaitsu kyôgikai) qui s’occupa du remembrement foncier, des vicissitudes concernant les zones d’affectation, de l’établissement du COS, et de la prospective. Approuvé par la municipalité en 1976, ce fut le premier grand projet à Ôsaka, en tant que remembrement foncier, initié et réalisé par le privé. Le site fut aussi un des premiers à faire l’objet d’une convention architecturale (建築協定 kenchiku kyôtei) (Asano, 2000 ; Marmignon, 2010).
3- Vers un urbanisme participatif (まちづくり machi-zukuri)
3.1. Les communautés de quartiers (町内会 chônaikai)
Historiquement, la particularité nippone s’agissant de la participation des habitants est l’existence de communautés de quartiers appelées chônaikai. Ce qui est important à comprendre ici, c’est que ces communautés sont de type Gemeinschaft, c’est-à-dire communautaire, d’une communauté englobante et englobée, établie sur l’identité substantielle des volontés assimilées, plutôt que Gesellchaft (société), établie sur la stricte individualité des intérêts - distinction établie par Tönnies en 1887 (Marmignon, 2010). Elles participent d’un englobement du contraire dans un système hiérarchique, définition du holisme par Dumont (1966), et non du droit de l’individu. Elles ont comme attributs, le holisme, le rural et les rites, partent du national vers le local, et sont de type kyôdôtai 共同体 (gemeinschaft) (Marmignon, 2011 (A)).
On fait remonter leur origine à la réforme de Taika de 646. Suivant le modèle chinois, des associations garantes de l’ordre, de cinq familles (五保 goho), sont apparues (Bel, 1980). Au XVe siècle, les chô 町 sont des groupes unis pour la protection du voisinage, issus de liens autochtones (地縁 chi-en) et de filiation, de sang (血縁 ketsu-en). L’expression chônin 町人, marchand, devient représentative d’un quartier. Au XVIe siècle, des groupes de cinq à dix maisonnées (五人組 goningumi・ 十人組 jûningumi), et des groupes de chô (町組 chôgumi) se constituent. La génération chô, fondée sur une collaboration dans un système hiérarchisé, exerce un contrôle territorial. Elle s’occupe des attributions et des manières publiques. Au XVIIe siècle, lui correspond la territorialisation des corporations (座 za).
Les chônaikai, liées par l’habiter et l’habitat, sont un produit de la modernité dont l’unité est la maison (家 ie) (Dewantari, 2003). Elles renaissent en 1889 avec l’instauration des circonscriptions scolaires. Après le séisme de 1923, les procédés réglementaires des conseils (町会規約要領 chôkai kiyaku yôryô) régulent les chô pour la reconstruction, l’information, l’assistance et la sécurité. Le terme chôkai 町会 signifie conseil municipal, (町議会 chôgikai), ou assemblée, communauté de quartier (町内会 chônaikai), qui délibère sur les faits des chônai 町内, des quartiers liant l’aspect social au bâti. Après 1931, elles procèdent à des exercices de défense et de ravitaillement. En 1935, les burakukai 部落会, les communautés de hameaux liées aux élections, et les chônaikai, en dessous des communes, représentent le bout de la chaîne du fascisme japonais. En 1940, elles s’étatisent, avec en leur sein des tonarigumi 隣組, groupes de dix maisons. Elles sont « abolies » en 1947, par la proclamation du quinzième article du décret de Postdam, car anti-démocratiques.
Relancées par le traité de paix en 1952, les chônaikai transmettent, collaborent et organisent (Iwasaki, 1989). En 1953, 68% des villes en sont dotées et le congrès des maires demande de les rétablir. Le taux d’adhésion au chônaikai est de l’ordre des 80%, ce qui est très élevé. Leurs fonctions sont diverses. Elles concernent la sécurité, la cogestion des équipements et du patrimoine du quartier, comme la gestion et l’entretien de la voierie, des espaces verts, de l’éclairage public, en collaboration avec les universités, l’information ou l’organisation des festivals, encore que cela varie selon les régions. Cela est plus vrai à Kyôto, ancienne capitale et faite de tradition, qu’à Tokyo. Elles sont à l’origine de conventions restrictives relatives à la construction, de conventions architecturales (建築協定 kenchiku kyôtei). La préservation, de la sécurité et du paysage, sont ainsi assurées (Takamura, 2009). Leur rôle, comme nous allons le voir ensuite, qui pouvait relever de l’enquête ou de l’audience publique, s’élargit aujourd’hui et s’institutionnalise par un débat public dans l’élaboration d’un plan local ou des décisions politiques. Leurs activités évoluent aussi vers l’aide aux personnes âgées, aux handicapés, la gestion des déchets. Mais, depuis 1968, ces communautés de quartiers peuvent être, aussi, relayées ou former certains ponts avec des associations (コミュニテイーkomyunitî) (Marmignon, 2010).
3.2. Des mouvements d’habitants aux associations (コミュニテイー komyunitî)
Le territoire nippon qui fut d’abord national régissant le local, rural puis urbanisé, et enfin procédant d’une certaine localité outrepassant les contours de l’archipel, connaît une évolution sine qua non à celle de sa socialité, de ses communautés (協同体 kyôdôtai ) (Wakamori, 1966 ; Marmignon 2010) et en particulier de ses communautés de quartiers (町内会 chônaikai), mais aussi de ses associations (コミュニテイー komyunitî) qui sont elles plus récentes. Ces dernières constituent un tournant historique dans la manière de penser l’espace à l’époque contemporaine, post-moderne, elles marquent le passage d’une priorité accordée à la consommation de l’espace, la circulation, à une période où la question de l’habiter devient la problématique fondamentale dans la politique de la ville. C’est un anglicisme issu d’une réaction du gouvernement face au développement des mouvements d’habitants (住民運動 jûmin undô).
Au cours de cette réunion, la question de la formation de komyunitî fut examinée selon une problématique tripartite concernant la vie du peuple à long terme, les personnes âgées et les loisirs. De là fut formé un comité restreint (小委員会 ko-iinnkai) sur la question des komyunitî, qui publia alors des bulletins (報告書 hôkokusho) sur ce sujet, en 1969, bulletins officiels des premières komyunitî au Japon. Dans ces bulletins, l’on traitait de la nécessité de komyunitî, de mesures pour les former et de l’effondrement, en parallèle, des communautés locales (地域共同体 chiiki kyôdôtai).
Cette nouvelle branche relève du local, de l’international, de l’habiter, de l’être social en tant qu’organe incorporant à la fois la dimension individuelle et sociale, de l’urbain et de l’innovation. Elle s’est particulièrement développée depuis le séisme de Hanshin-Awaji (阪神淡路大震災 Hanshin-Awaji Dai-shinsai), dit communément séisme de Kôbe, de 1995. L’autonomie des habitants (住民自治 jûmin jichi) et le volontariat (ボランテイア活動 borantia katsudô) ont émergé, institutionnalisés depuis les années 1990-2000. En 1998, la loi sur les associations - qui équivaut à la loi de 1901 en France -, la loi NPO a été promulguée. Elle vient reconnaître comme personnes morales ces nouveaux acteurs (Michishita, 2003). Elle facilite la participation, mais ne démontre pas forcément d’une autonomie puisque des subventions sont accordées par la municipalité (Takamura, 2009).
3.3. Les systèmes opérationnels
En conclusion, je dirais que les années 1990-2000 institutionnalisent et légifèrent les pratiques nippones suivant l’orientation internationale. Dans un pays de type communautaire à la base, une propension vers une démocratisation, un embrayage droit naturel/droit juridique à tendance à voir le jour (Marmignon, 20011 (C)). Et, les chônaikai, organes-clés au Japon, connaissent un nouveau souffle en matière d’urbanisme participatif, à travers la mise en place des conseils de quartiers (地域自治区 Chiiki jichi ku), dont la nouvelle cohésion correspond en principe aux anciennes communes (Takamura, 2009). Le Japon tend vers plus de participation et de collaboration avec le privé, mais la législation reste permissive. Par ailleurs, en sachant que la densité de la participation diminue avec l’augmentation de l’échelle des communes, due à leur fusion, certaines questions demeurent en ce qui concerne la représentativité (Hashimoto, 2010). L’organisation de ces nouvelles collectivités locales appelées « système représentatif dual (二元的代表制 nigen-teki daihyô-sei) » fait débat, ainsi que la question du suffrage universel. À l’heure actuelle, les membres de l’assemblée délibérante, les conseillers municipaux, et le maire, organe décisionnel, sont tous élus distinctement au suffrage universel direct, selon une configuration dite « présidentialiste », et se trouvent souvent en conflit. Un changement nécessiterait une modification de la Constitution du Japon, en son article 93, au chapitre 8. Les discussions portent aussi sur l’organisation des assemblées rapporteuses au conseil (議会報告会 gikai hôkoku kai), initiées en 2006, rapporteuses aux conseils locaux (地方議会 chihô gikai), (Hirose, 2011). Il s’agit de réformer les conseils en centre de participation des habitants (Shindô, 2011). Et aujourd’hui, les arrêtés de base des conseils (議会基本条例 Gikai kihon jôrei) se multiplient. On peut dire, cependant, que la participation des habitants au Japon signifie plus leur engagement dans les activités des communautés de quartiers, que l’expression de leur opinion ou de leur participation au processus de décision des politiques locales (Takamura, 2009), et c’est ce qui fait débat aujourd’hui.
ASANO Makoto 浅野誠. « OBP (Ôsaka business Park)- « min » to « kô » no renkei- » OBP(大阪ビズネスパー ク)—「民」と「公」の連携— (OBP (Ôsaka Business Park)- une coopération « publique » - « privée »), dans
MIWA Masahisa 三輪雅久 . Ôsaka toshikeikaku (shi) kenkyûkai 大阪都市計画(史)研究会 (Miwa Masahisa et les séminaires (de l’histoire) de l’urbanisme d’Ôsaka), Toshi-zukuri no kokoro. Toshikeikaku no shuhô to jissen 『都市づくりのこころ−都市計画の手法と実践−』 (L’esprit de planification. Pratiques et techniques de l’urbanisme). Ôsaka 大阪: Ôsaka shi ritsu daigaku 大阪市立大学(Université de la ville d’Ôsaka), 2000, pp. 154-165.
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