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mercredi 2 décembre 2020

Livre 4. La mésologie, une éco-phénoménologie, et la subjectité

Date:13 décembre 2019 (Palaiseau, France) 

Durée: 16min 12s 

Équipe de tournage

Direction des entrevues : Frédéric Benjamin Laugrand ; caméra et son: Emmanuel Luce ; contribution de Augustin Berque à la revue Anthropologie et Sociétés.

mercredi 28 mars 2018

« La pensée paysagère », qu’est-ce que cela veut dire ? / Augustin Berque

Un chat peut-il regarder un paysage ?
(question de Yoann Moreau à Hiroshige)
source
Pavillon de l’Arsenal
Conférence, 9 décembre 2017

 « La pensée paysagère »,qu’est-ce que cela veut dire ?

par Augustin Berque



§ 1. Dans un certain passé
            « Pensée paysagère » est une expression peu courante. La pensée paysagère, c’est d’abord le titre d’un petit livre sur le paysage que j’ai publié en 2008[1] ; titre à dessein quelque peu ambivalent, car il concerne à la fois des choses et l’existence humaine. Ce titre consonne probablement avec celui d’un livre qu’avait dirigé peu auparavant Javier Maderuelo[2], Paisaje y pensamiento (Paysage et pensée, 2006), auquel j’avais participé[3], ainsi qu’avec celui d’un livre de Michel Collot, La pensée-paysage[4]. Ce dernier a été publié un peu plus tard, en 2011, mais il faisait suite à un séminaire du même titre. Il n’est donc pas impossible que ces deux titres m’aient inspiré au moment où j’en cherchais un pour mon propre livre, écrit en 2007 à la demande de Martine Bouchier pour une collection qu’elle était en train de lancer ; demande qui venait à point, car j’éprouvais le besoin de mettre au clair les idées directrices de l’enseignement que j’avais dispensé pendant une quinzaine d’années dans le tronc commun du Diplôme d’études approfondies (DEA) « Jardins, paysages, territoires » (JPT)[5], fondé en 1991 par Bernard Lassus à l’école d’architecture de Paris-La Villette (EAPLV, aujourd’hui ENSAPLV) en association avec l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Dans ce cadre, je considérais le paysage du point de vue de la mésologie, l’étude des milieux dans le fil du fûdoron 風土論de Watsuji et de l’Umweltlehre d’Uexküll[6].

mercredi 3 janvier 2018

Les limites radicales de la subjectité / Augustin Berque

L’araignée qui pleure (Odilon Redon, 1881)
source
À paraître dans Method(e)s. African Review of Social Sciences Methodology, 2017 : Fractures épistémologiques dans un monde globalisé.

Les limites radicales de la subjectité occidentale moderne

– quelques implications épistémologiques de la mésologie –

Augustin Berque

Résumé – On distingue d'abord ici la subjectité de la subjectivité. La subjectité est proprioceptive: c'est avoir une certaine conscience de soi, donc être un sujet, pas un objet. La subjectivité est un attribut de la subjectité : c'est voir les choses de son propre point de vue. Le mécanicisme occidental moderne a dénié la qualité de sujet aux vivants non-humains, voire à certains humains. Au contraire, la mésologie (l’Umweltlehre d’Uexküll) pose que tout être vivant est un sujet, qui de ce fait a son propre monde. On creuse ici la question des degrés et des champs de cette subjectité, du vivant le plus primitif au "moi je" du sujet occidental moderne.

Plan : §1. Quelques mots du sujet ; §2. Le paradigme mécanique ; §3. Le tournant uexküllien ; §4. Une science du de-soi-même-ainsi (shizengaku 自然学) ? ; §5. Le vif du sujet ; §6. Des concepts et, pourquoi pas, un autre paradigme ?

mardi 1 mars 2016

Subjecthood and Nature / Augustin Berque

Ellen Day Hale
Autoportrait d'Ellen Day Hale (1885)
International symposium Japanese ecology and its conflicting edges (Centre européen d’études japonaises d’Alsace, Colmar, 21-23/11/15)

Subjecthood and Nature

Augustin Berque

Abstract. Starting from Descola’s question “To whom does nature belong?”, the present article shows that a same “Mount Horeb principle”, i.e. the absolutization of subjecthood as a subject-predicate of itself, is embodied in the Bible’s sum qui sum as well as in Descartes’ cogito ergo sum. This principle has entailed the modern objectification-mechanization of nature by a transcending human subject. Though, concerning matter, Heisenberg’s physics as well as, concerning life, Imanishi’s “natural science” (without an s) have stressed its inadequacy to the reality of nature, the same Mount Horeb principle still rules our natural sciences (with an s), and correlatively our whole civilization, with its side effects: Anthropocene, and the setting off of the Sixth Extinction of life on this planet; instead of which, a mesological conception of subjecthood is argued.

mercredi 26 novembre 2014

Is the concept of speciety rationally operative ? / A. Berque

Proposed to the International Journal of Contemporary Sociology, special issue on “Sociality, culture and nature”.

Is the concept of speciety
rationally operative ?

by Augustin BERQUE


Abstract – The paper discusses the validity of the concept of shushakai put forward by the Japanese naturalist Kinji Imanishi. It proposes to translate this concept with speciety, defining it as the fact of being a species as a society, not as a mere population ; a society endowed with subjecthood, thus possessing its own specific world and evolving in relation to that world, rather than to the environment in general. The point of view is that of mesology, i.e. the study of milieu as distinct from the environment, which is the object of ecology. Mesology in that sense corresponds to Umweltlehre in Uexküll’s sense, and to fûdogaku in Watsuji’s sense.

mercredi 3 avril 2013

Sujet, sens et milieu : la trajection du physique au sémantique

L'alchimiste Cornelis Bega
L'alchimiste (1663) Cornelis Bega
(source)
Séminaire Mésologiques, EHESS. Vendredi 22 mars 2013

Sujet, sens et milieu

la trajection du physique au sémantique

Exposé d’Augustin BERQUE
Un texte complémentaire (à lire en premier, pour les personnes non familières de la mésologie)  "Sujet, fûdo, mésologie".

Sens, milieu, subjectité

            La problématique des milieux commence avec le mot sens. Dans la perspective de la mésologie[1], ce mot est pleinement assumé dans sa triple et conjointe acception de direction spatio-temporelle, capacité de sensation charnelle et signification mentale. Le premier aspect relève du niveau ontologique de la planète : c’est le sens dans lequel vont physiquement les choses, à la fois dans l’espace et dans le temps. Le second, de celui de la biosphère : c’est la capacité de sentir qu’ont les êtres vivants, et les organes qui y correspondent. Quant au troisième, il relève de l’écoumène : le niveau ontologique de l’existence humaine, où les choses, notamment grâce au langage, prennent une signification qu’élaborent et transmettent nos systèmes symboliques et techniques. Et de même que l’écoumène présuppose la biosphère, qui présuppose la planète (non l’inverse), de même la troisième strate du sens présuppose la seconde, qui présuppose la première (non l’inverse)[2].

lundi 10 janvier 2011

Comment pénétrer la subjectité japonaise ?

Compte rendu de l'exposé d'Augustin Berque au séminaire du CRJ du 6 janvier 2011 :

La subjectité (shutaisei 主体性, subjecthood) n'est pas la subjectivité (shukansei 主観性, subjectiveness). C'est le fait d'être sujet (souverain de soi-même), pas le fait d'être subjectif (soumis à ses passions). Il y a certes des chevauchements entre les deux concepts. Le problème vient de l'ambivalence du terme "sujet" dans les langues européennes (pour y voir clair dans cette question complexe, v. l'article "sujet" dans le Vocabulaire européen des philosophies dirigé par Barbara Cassin, Seuil / Le Robert, 2004, p. 1233-1254). En revanche, lorsqu'ils ont introduit la philosophie occidentale, les Japonais ont distingué, dans ce même terme "sujet" (hupokeimenon, subjectum, Subjekt, subject, sujeto, sogetto...), le sujet existant (shutai 主体), le regard subjectif (shukan 主観), le sujet grammatical (shugo 主語), le sujet logique (shudai 主題), etc.