Yves Klein, Anthropométrie,1960 |
Recension : Bénédicte de Villers, Husserl, Leroi-Gourhan et la préhistoire, Petra, Paris, 2010.
(...) si les données matérielles (ossements, etc.) qu’utilisa Leroi-Gourhan ont vieilli, la théorie qu’il en a tirée quant aux origines de notre espèce n’a pas pris une ride. Fondamentalement, elle consistait à montrer l’interrelation entre la transformation du « corps animal » de l’être devenant humain et le déploiement, hors de ce corps animal, d’un « corps social » constitué de systèmes techniques et symboliques, lesquels, en projetant à l’extérieur certaines des fonctions initiales du corps animal (les choppers déployant par exemple celles des dents et des griffes), ont en même temps, par effet en retour, peu à peu transformé le corps animal en celui d’Homo sapiens. On peut dire que s’est ainsi mis en branle un système où l’hominisation (l’évolution du corps), l’anthropisation (la transformation du milieu par la technique) et l’humanisation (la transfiguration du milieu par le symbole) sont non seulement allées de pair, mais se sont co-engendrées. (Lire la suite).