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"Les trois blancheurs" / Katsuhika Hokusai
Cent vues du Mt Fuji (1830)
(source : ReedDesign) |
Compte rendu par Romaric Jannel
Le temps et l’espace dans la culture japonaise
KATO Shûichi (trad. SABOURET Christophe) 2009 (Or. 2007),
Paris, CNRS Éditions, 271 pages.
Il est des langues dont la traversée, d’une rive à l’autre du monde, passionne, tant l’épreuve est difficile. Des œuvres littéraires sont traduites du japonais vers le français depuis bien longtemps, mais les essais pour leur part font figure de parent pauvre. S’agissant de traduire en français un essai rédigé en langue japonaise, la rigueur nécessaire à une telle entreprise a de quoi rebuter bien des prétendants. Plusieurs chercheurs s’y sont exercés ces dix dernières années faisant l’objet de publications notamment aux éditions du CNRS[1]. De qualité variable, ces traductions révèlent néanmoins l’intérêt des sciences humaines françaises pour la pensée japonaise et montrent, notamment aux philosophes, des perspectives originales[2]. L’œuvre de Katô Shûichi (1919-2008) compte plus de cinquante livres. Connu du grand public japonais, il est considéré comme « l’une des figures majeures de la pensée japonaise de la seconde moitié du XXe siècle »[3]. De formation médicale, il est aussi connu pour son militantisme pacifique. Le temps et l’espace dans la culture japonaise (2009, Or. 2007) traite, dans et au regard de la culture japonaise, de deux thèmes centraux des sciences humaines à savoir le temps et l’espace.