samedi 26 février 2011

Varia : Japon, architecture, photographie, ruines et Corse musicale

Angkor
"Poétique des ruines "
à Angkor (source)
Comptes rendus des séance du 24 et 25 février 2011 "Questions de mésologie" / séminaire Japarchi.

La séance du vendredi, "Dispositifs et notions de la spatialité japonaise", a été consacrée à un exposé de Murielle Hladik sur la relation entre architecture et photographie dans le Japon moderne. Murielle Hladik a ensuite présenté la note qu'elle a rédigée pour l'entrée "Ruine : Haikyo 廃墟" du dictionnaire de l'architecture japonaise en préparation sous la direction de Philippe Bonnin.

N.d.W(ebmaster) : Cette note sera diffusée prochainement, en attendant :


  • Un article de M. Hladik sur la poétique des ruines est en ligne, ici et 
  • L'annonce diffusée par Japarchi :

"Architecture et photographie: une histoire de la réception "

Quels sont les rapports entre architecture et photographie ? Ou comment le regard photographique sur le passé a-t-il été utilisé comme un instrument pour la (re)construction d’une identité nationale à travers le regard. Si la modernité se construit en Occident sur une hypothétique table rase (tabula rasa), qu’en est-il au Japon de l’intérêt pour les traces du passé ? Qu’est que le « passé » ? Le passé n’est-il pas toujours une reconstruction, voire « a foreign Country » (David Lowenthal) ? La modernité japonaise, qui oscille consciemment ou inconsciemment, entre ‘tradition‘ et ‘modernité’, demande à être réinterprétée à l’aune d’une reconstruction des Identités Nationales. Or comment le medium photographique, en tant qu’instrument de propagande, a joué un rôle dans cette construction ? Le choix sélectif d’une certaine image du passé, qui sera diffusée aussi bien dans les livres et les manuels sur l’histoire de l’architecture au Japon — mais aussi une image qui sera exportée en Occident. Comment cette image re-inventée du passé va-t-elle servir tout un phénomène de réinterprétation et de (re)-création de la modernité, voire d’une modernité hybride, métissée.

La séance du jeudi ("questions de mésologie") a été consacrée à la projection du film de Thibaud Oscar, "L'écho entre la mer et les étoiles", et à sa discussion, lancée par Vannina Bernard-Leoni, directrice de la revue Fora!

Annonce de conférences

Les prochaines séances (4, 10, 11 et 18 mars ) des séminaires "Questions de mésologie" et "Poétique de la Terre" seront consacrées à quatre conférences de M. Djamel Chabane, architecte et anthropologue, maître de conférences à l'Université de Bejaïa (Bougie), invité par l'EHESS pour le mois de mars :

1. Vendredi 4 mars : Le 'umran d'Ibn Khaldûn, nouvelle lecture (approche mésologique)
2. Jeudi 10 mars : Le 'umran et la pensée sociale
3. Vendredi 11 mars : Le 'umran et la cosmologie
Abou Zeid Abd ar-Rahman
ibn Mohammed
ibn Khaled
dit 

"Ibn Khaldûn"
4. Vendredi 18 mars : Le 'umran et la ville

Ces quatre conférences auront toutes lieu de 17 à 19 h en salle 8 au 105 boulevard Raspail.

Descendant d'une illustre famille sévillane, né à Tunis en 1332 et mort au Caire en 1405, Ibn Khaldûn est aujourd'hui considéré comme un génial précurseur des sciences sociales. De son Al Muqaddima (Discours sur l'histoire universelle), Arnold Toynbee a pu écrire que "c'est sans doute la plus grande oeuvre qui ait jamais été créée par aucun esprit dans aucun temps et dans aucun pays". Une part importante de cette oeuvre porte sur la dialectique entre 'umran badawi (mode de vie bédouin) et 'umran hadari (mode de vie urbain).

Lecture préparatoire

Reda Benkirane, " 'Umran, politique et civilisation selon Ibn Khaldûn ", Oumma.com, jeudi 6 mars 2008.

Références de base

- Ibn Khaldûn, Discours sur l'histoire universelle (Al Muqaddima), traduit par Vincent Monteil, Paris, Sindbad, 1978.
- Abdesselam Cheddadi, Ibn Khaldûn. L'homme et le théoricien de la civilisation, Paris, Gallimard, 2006.