Sam Juparulla Wickman Ngapa - Water Dreaming 2007 (source) |
Questions de mésologie. Compte rendu du cours du jeudi 26 mai 2011
Dans la première partie du cours, Patricia Marmignon fait une mise au point sur l'évolution du rapport de la ville japonaise à la nature sous l'angle des liens sociaux et de la réglementation urbanistique.
Dans la seconde partie du cours, le dernier de ceux qu'il aura donnés depuis 1978 à l'EHESS, A. Berque rend hommage à ce que ses étudiants lui ont apporté au cours de ces trente-trois ans par leur présence, leurs questions, leurs critiques et leurs recherches. Il en évoque divers exemples, notamment celui des échanges qui l'ont conduit à élaborer le concept de cosmophanie (mot dont il a du reste plus tard découvert qu'il avait déjà été utilisé en théologie, mais dans un autre sens).
En mésologie, la cosmophanie est l'apparaître d'un monde, autrement dit un mode de saisie (P) de la nature (S) par la culture. Ce concept, élaboré vers la fin des années 1990, a permis à A. Berque de dépasser la distinction entre "civilisations paysagères" et "civilisations non paysagères" (ou "autres que paysagères") qu'il utilisait jusqu'alors, et que ses étudiants du DEA "Jardins, paysages, territoires" avaient à juste titre critiquée comme discriminatoire. Vous trouverez ci-joint deux articles à ce sujet. Celui intitulé "Cosmophanie ou paysage" (paru en 1998 dans Dominique GUILLAUD, Maorie SEYSSET, Annie WALTER (dir.) Le Voyage inachevé… À Joël BONNEMAISON, Paris, ORSTOM/PRODIG, 776 p., p. 741-744) retrace le cheminement qui a abouti à ce concept de cosmophanie. Le second, plus récent, lui donne sa place dans une vision plus générale (NB : entre les deux articles, le jugement porté sur la théorie du paysage de Joachim Ritter a évolué).
Je saisis l'occasion de ce compte rendu pour remercier toutes les personnes qui se sont associées aux cadeaux qui m'ont été faits à l'issue de ce dernier cours.