Stéphanie Cailleau, Pierres Bleues (source) |
Séminaire Mésologiques, CR de la séance du 28 novembre 2014
Poétique de l’écoumène, pulsation des choses
Isabelle Favre
And beauty born of murmuring sound
Shall pass into her face [1]
« Pulsation des choses » : cette expression m’a été inspirée par la lecture de l’anthropologue britannique Tim Ingold, et de sa Brève Histoire des lignes, lorsqu’il tente de définir ce que peut être une ligne abstraite. « Dans son essai Du Spirituel dans l’Art, Kandinsky explique que l’abstraction ne consiste pas à vider une œuvre de son contenu pour n’y laisser qu’un contour vide ou une pure forme géométrique. Elle suppose au contraire l’élimination de tous les éléments figuratifs ne renvoyant qu’à l’extériorité des choses, à savoir leur aspect extérieur, afin de révéler ce qu’il appelle leur « nécessité intérieure » […]. [C’est] la force de vie qui les anime et qui, vu qu’elle nous anime aussi, nous permet d’entrer en contact avec elle et de ressentir leur affectivité et leur pulsation de l’intérieur » [2].